1440 minutes

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editions d'autre part

lundi 31 décembre 2012

la tordeuse de cuillères


la tordeuse de cuillères s’installe devant la brasserie
elle sale et resale les bortchs, les garbures, les minestrones
dans son brasero elle met des boules de charbon finlandais et les notifications de l’impôt
elle insulte les mômes avec des grimaces maléfices
elle tape du pied sur une tôle ondulée
 
un parfum de groseille dans l’échancrure des seins
les paroles d’une chanson dans la poche-revolver
le numéro de téléphone d’un psychiatre ou d’un avocat dans le poudrier
une blessure d’amour dans la chaussure
 
on fait griller des saucisses et du boudin
un vigneron vend son vin par estagnons
ça sent l’ammoniac et le patchouli
un accordéon relance sa soufflerie
j’ouvre le feu des bacchanales
 
la tordeuse de cuillères s’envole dans une mazurka avec un aiguiseur de faux

 

dimanche 30 décembre 2012

la chanteuse de charme


la chanteuse de charme compte le tempo sur sa main valide
elle connait des romances méditerranéennes et des polkas sauvages
elle a cousu sa robe de dentelles noires et carpates
 
un flamand qui boite
une cigogne bègue
le jour renonce à une catastrophe
une salamandre kamikaze
un triton gelé
le jour déroule le tapis rouge à l’ivresse
 
on amène des bières de fruits, des dattes et des pois chiches
un gamin édenté fume un cigarillo à la caisse de la salle
sa mère vend des médailles miraculeuses
le patriarche ouvre le bal avec une future épousée
 
la chanteuse de charme économise de l’argent pour un pèlerinage aux miracles

mardi 25 décembre 2012

l'institutrice saltimbanque


l’institutrice saltimbanque distribue les gommettes du diable
ses escarpins sont ignifuges
sa robe est un creuset de braises
 
un chant d’étincelles et de métal sort de la fosse à vidange
 
une fouine bientôt ivrogne fait le ménage chez une vieille avocate
les enfants de l’école font un loto de carambars
les platanes roulent des hanches
les moineaux se bécotent
la fouine réclame une rasade de porto
 
le guitariste porte des lunettes de soudeur
le journaliste enquêteur déchiffre les partitions
 
l’institutrice en transe dérobe les soupirs
et suspend sa jupe aux doubles-croches

lundi 24 décembre 2012

l'hôtesse d'accueil


l’hôtesse d’accueil de l’hôpital donne le numéro de la morgue en se grattant le nombril
le fleuriste a mis un nez rouge de clown
près du cendrier à l’extérieur un gamin joue sur une boîte à musique un blues de chemise d’opéré
 
des chats pouilleux et colériques rôdent vers les poubelles
une buse borgne fait le guet aux urgences
on annonce une naissance par le taxiphone
 
le temps d’une cigarette la boîte à musique reprend son bal sombre
 
dans un sous-sol un chirurgien révise sur internet une opération délicate
 
le blues déchire sa chemise
l’hôtesse d’accueil couchera ce soir avec le fleuriste

samedi 22 décembre 2012

la demoiselle d'honneur

la demoiselle d’honneur a desserré son corset
le jeune tambour s’est maquillé de khôl
on jouera des valses et des polkas sur la place publique
ainsi va la vie de la fanfare du village
on les mariera avant la fin de l’année

l’automobile décorée de fleurs
la charcutière fière de son pâté
l’école fermée
la cave ouverte
la tombola pour le nouveau costume
le scrutin de carnaval
le vote de confiance
 
la demoiselle d’honneur a les seins qui gonflent
le jeune tambour a trouvé de l’embauche
à la guerre, ma petite dame, à la guerre et tralala

vendredi 21 décembre 2012

je pense à une escale sous la lune


Le tableau descend dans le caveau des archives. Le jardin console une martre veuve. La prairie ressuie les chiffons du peintre. La vigne se réjouit des fumées bleues du printemps.

Araignée de la dernière fêlure, échancrure.

Un homme met sa vie dans une valise de cuir. Il brûle des lettres et des livres. Il enveloppe une peinture avec un journal de bonnes nouvelles. Il dessine sur un carton un itinéraire centripète. Il nettoie ses chaussures de ville et plie avec soin une chemise de lin. Il pense à une femme qui lui avait fait la promesse de sa présence lors d’un dernier soir.

Il réserve une chambre pour une escale sous la lune.

Il y eut une musique de cuivres dans le brouillard. Il y eut un renard dans le poulailler. Il y eut un busard dans le nid des pies. Il y eut un train arrêté en rase campagne. Il y eut une femme court-vêtue rebroussant chemin.

Araignée de la dernière fêlure, forfaiture.

J’achète au marché aux puces une valise de cuir usagé. Elle est trop grande pour ma vie. J’y trouve une lettre avec un prénom de femme. Le brocanteur me propose aussi un vieil horaire de train et un itinéraire fatigué. Je lui fais plaisir puisque demain je rejoins la femme que j’aime. Je rêve de romans d’amour où des araignées industrieuses et déterminées seraient les gouvernantes des sentiments.

Une femme en robe de soirée m’attend sur le perron de sa maison.

Je pense à une sensation de fin du monde.

jeudi 20 décembre 2012

je pense à l'abnégation de la fontaine


Le tableau est une compilation de remords. Le jardin accroche des fanfreluches aux solives. La prairie recense ses colchiques et ses coprins. La vigne signe des décrets catastrophes.

Araignée de l’aurore boréale, virginale.

Un homme écrit des histoires grises dans la salle d’attente d’une gare alémanique. Ses personnages font des acrobaties et du mime sous la grande horloge. Les trains qui vont au nord s’attardent jusqu’à la fin du spectacle. Il boit du café fertig avec un chausson aux pommes. Il pense à une contrôleuse rousse qui voulait lui poinçonner l’oreille pour marquer sa conquête.

Il s’imprègne de l’abnégation de la fontaine.

Il y eut un vendeur de marrons grillés. Il y eut des migrants sans valises. Il y eut une femme enceinte ruisselant de sueur. Il y eut un appel au calme dans le haut-parleur.

Araignée de l’aurore boréale, baptismale.

Je sème dans le petit matin des graines de contrebande. Je cautérise les chagrins d’enfants avec des gratte-culs. Je compose des rengaines de genoux fébriles et de dents cassées. J’accepte un pacte de renoncement avec le manuel d’histoire. Je rêve de romans ferroviaires où le balancement des essieux donne un roulis de plaisir à la passagère vis-à-vis.

Une araignée pudique tisse un rideau de velours sur la porte de la cabine.

Je pense à une escale sous la lune.

mercredi 19 décembre 2012

je pense à la peur des périodes glaciaires


Le tableau délivre des retours de flammes. Le jardin est une danse d’ombellifères. La prairie rêve de cavalcades et de combats d’étalons. La vigne déroule ses pansements.

Araignée des rapports de police, maléfice.

Un homme balaie le trottoir de la rue des banques. Il collectionne les reçus du bancomat. Il s’invente des sodokus avec des numéros de comptes. Il imagine des achats tourmentés d’envies, de névroses ou de contraintes. Il pense à une femme un peu grosse qui achète des chapeaux et des porte-cigarettes.

Il donne du grain à la peur des périodes glaciaires.

Il y eut une annonce dans le journal local. Il y eut une serre horticole à vendre. Il y eut une citerne de mazout déversé sur la route. Il y eut une fleuriste en pleurs sur un lit de pensées.

Araignée des rapports de police, préjudice.

J’empaquète des sortilèges dans des boîtes à musique. Je cloue des masques de veuves sur les portes des hangars. Je peins des nuages noirs sur les carlingues. Je brûle un cierge à l’amicale des instituteurs retraités. Je rêve de romans de caisses noires où des guichetières en costume jouent du cerceau sur des comptes anonymes.

Une araignée légionnaire fait la garde sur la route de la soie.

Je pense à l’abnégation de la fontaine.

mardi 18 décembre 2012

je pense à l'abandon de la boussole


Le tableau conteste les calculs de la règle d’or. Le jardin aligne des points de fuite. La prairie s’allonge monochrome sur des horizons d’arcs-en-ciel. La vigne accroche des bouées aux murets en faillite.

Araignée de l’hésitation des carrefours, belle-de-jour.

Un homme détourne les pôles magnétiques dans les contreforts de sa cervelle. Il soudoie les brise-glace avec des harems de lamantins. Il lance des cordées scientifiques dans les couvercles des volcan. Il dénombre les pères noëls usés sur la plateforme dépotoir. Il pense à une femme inuit sans lèvres et sans dents à l’odeur de saumon.

Il invoque l’abandon de la boussole.

Il y eut un Canadair, les soutes pleines de vodka. Il y eut un incendie au drugstore de l’homme blanc. Il y eut une révolte de jeunes phoques. Il y eut des touristes japonais et une chorégraphie coréenne.

Araignée de l’hésitation des carrefours, désamour.

Je dirige l’orchestre des manchots et des macareux. Je marque le contrepoint des icebergs. Je décore les desserts glacés de poudre d’aurores boréales. J’habille le premier violon d’une peau d’ours blanc. Je rêve de romans surgelés où la femme du frigoriste joue de son corps pour faire fondre les banquises.

Une araignée norvégienne couve son œuf dans une marmite solaire.

Je pense à la peur des périodes glaciaires.

lundi 17 décembre 2012

je pense à la promesse des jonquilles


Le tableau s’est empalé sur un campanile mécréant. Le jardin resquille ses plates-bandes. La prairie range son bataillon de ciguës. La vigne jardine une cuite fraîche.

Araignée de l’heure des silhouettes, liquette.

Un homme mesure la hauteur des pavés dans la rue des mensonges. Il farfouille les trous-à-rats et le tronc pour Saint-Antoine. Il perd sa gourde d’innocence et retrouve à son mouchoir un nœud de questions. Il pense à une couturière sourde et sa boutonnière de satin.

Il marguerite une à une les promesses des jonquilles.

Il y eut une invasion de campagnols dans le jardin des senteurs. Il y eut un grésillement de criquets dans la torpeur des laitues. Il y eut un chant de campanule dans la directive de la diète. Il y eut du vacarme dans le local de la fanfare.

Araignée de l’heure des silhouettes, reconquête.

J’attache des ressorts de matelas à la porte de la salle de sport. Je tresse des gerbes d’avoines aux encolures des taureaux. J’entrave des moutons au journal télévisé. J’apprends par cœur la météo du charcutier. Je rêve de romans cochonnailles où des femmes sans concourir me montrent leurs fesses roses.

Un araignée sans morale détricote le string du fil d’Ariane.

Je pense à l’abandon de la boussole.

dimanche 16 décembre 2012

je pense à la décourverte du rouge absolu


Le tableau se morfond de brumes et de mauvaises nouvelles. Le jardin récrimine la cendre et le liseron. La prairie fait des rêves de gnous et de lemmings. La vigne tutoie une corneille dépressive.

Araignée d’une seconde d’absence, insolence.

Un homme délivre des arquebusiers sur l’avenue syndicale. Il distribue des calicots aux éboueurs et aux clochardes. Il allume des feux d’espérance dans l’impasse de la liberté. Il pense à une femme république, rougeaude et dépoitraillée, qui le sauvera de l’insulte.

Il donne un peu de son sang à la découverte du rouge absolu.

Il y eut du cor de chasse dans le porte-voix. Il y eut du vin chaud et le canon à confettis. Il y eut un terroriste de bons mots. Il y eut un jongleur de lois et un funambule de justice.

Araignée d’une seconde d’absence, délivrance.

J’invente des fleurs à colibris et des abreuvoirs à perruches. Je crucifie les dogme et brûle au pied de la croix des bâtons de dédain. Je salue la perce-neige et l’épervier. Je rêve de romans barricades où des bohémiennes en sarrau alimentent les braseros des grands soirs.

Les araignées démocrates dégrafent les bulletins de vote.

Je pense à la promesse des jonquilles.

vendredi 14 décembre 2012

je pense à la colère de la mante religieuse


Le tableau est une armoire de pigments et d’argiles. Le jardin est en papier Japon. La prairie s’aquarelle dans les creux. La vigne est un fusain délabré.

Araignée de l’heure de la fermeture, vergeture.

Un homme boit des estagnons de vin jaune. Il vernisse des tickets de bistrot avec de la peinture à doigts. Il macère de la chélidoine dans un alcool de betteraves. Il sculpte dans des quartiers de viandes des querelles d’insectes. Il pense à la dame des poux qui danse devant l’école.

Il filme au ralenti la colère de la mante religieuse.

Il y eut une explosion dans le hangar des citernes. Il y eut un mélange de cadmium et de minium. Il y eut une fuite d’eau soufrée. Il y eut dans la ventilation un amoncellement de fleurs d’oseilles.

Araignée de l’heure de la fermeture, imposture.

Je balbutie des sanguines et des marines sur des cartons d’isolation. Je remonte des segments de bleu de Prusse et de vert Véronèse.  Je bois des sirops sans colorant. Je suce des caramels de sucre roux. Je rêve de romans d’arcs-en-ciel où la marchande de couleurs se badigeonne les seins de jus de cerises.

Une araignée fatiguée trempe ses pattes dans l’asphalte et travers la feuille blanche du poète.

Je pense à la découverte du rouge absolu.

mercredi 12 décembre 2012

je pense à l'itinéraire des sursis

Le tableau est délavé d’eau de Javel. Le jardin pète son méthane. La prairie succombe de tendresse. La vigne se bricole un feu de sarments pour son quatre heures.

Araignée de l’heure de l’angélus, collapsus.

Un homme invente des trajectoires d’autobus : le chêne foudroyé, le trou de la sitelle torche-pot, la chapelle sans cloche, la prison sans porte, la trachée oubliée. Il fait des tarifs différenciés pour les vierges et les iguanes. Il engage des chauffeurs borgnes et des vidangeurs tétraplégiques. Il pense à l’hôtesse unisexe, ambidextre et glabre.

Il composte en riant l’itinéraire des sursis.

Il y eut un péage aztèque sur la route du Nord. Il y eut une corde à linge sur l’équateur. Il y eut un gouffre dans la cuisine du méridien. Il y eut une idée de volcan sur l’Himalaya.

Araignée de l’heure de l’angélus, terminus.

Je découpe des dents de timbre-poste sur des cartes bancaires. Je contrebande des assurances-vie pour les abeilles tueuses. J’habille des écolières avec des peaux de caméléons. J’illumine les dortoirs avec des branches de gratte-cul. Je rêve de romans de musées d’histoires naturelles où des libellules s’embrassent sur des fossiles de starlettes.

L’araignée gardienne de la salle des chauves-souris brouille l’ordonnance des ultra-sons.

Je pense à la colère de la mante religieuse.

dimanche 9 décembre 2012

je pense à la vanité des regrets soldés

Le tableau entre dans la quinzaine de blanc. Le jardin est un calvaire du Haut-Valais. La prairie renonce au mystère glorieux. La vigne s’encolère de querelles d’échalas.

Araignée des gospels de l’Avent, rugissants.

Un homme remonte une ruelle de petits commerçants. Il vend un almanach de bons mots et un calendrier perpétuel de jours de peines. Il calcule des rabais de bienvenue sur un boulier de crottes de lapins. Il dit des mots pashtouns et souabes. Il pense à une femme d’Orient, ses petits seins blancs et son collier d’ambre.

Il accroche à son chapeau un brin de vanité des regrets soldés.

Il y eut une descente de police. Il y eut une échauffourée du syndicat des Pères Noëls. Il y eut une bagarre de boules bleues et rouges. Il y eut des bougies Molotov.

Araignée des gospels de l’Avent, survivants.

J’aligne des cacahuètes sur les vendredi de paie. Je plante des bâtons d’encens sur des mandarines givrées. Je donne en étrennes des miettes de vieux fromage à un couple de mésanges à moustaches. Je salue un roi mage vautré sous un candélabre. Je rêve de romans hivernaux où des courtepointières cousent des rideaux rouges pour des femmes en vitrines.

Une araignée maquerelle traduit la jurisprudence du code pénal.

Je pense à l’itinéraire des sursis.

je pense à un nouvel ordre des choses

Le tableau est une forge d’avalanches. Le jardin s’est dissout d’urine de chat. La prairie raconte les blessures des faucilles. La vigne ronfle une ivresse de vin canaille.

Araignée d’un matin d’ecchymoses, couperose.

Un homme mesure le débit et la hauteur du fleuve. Il salue un héron dépressif et pouilleux. Il lance des pierres à un renard étranger. Il sait les indices des amours aux épines des argousiers. Il signale dans son calepin le passage d’un tronc ou d’un noyé. Il pense à une mangeuse d’hommes dans la rue des églantines.

Il ouvre les vannes d’un nouvel ordre des choses.

Il y eut une crue maladroite de limon et de glace. Il y eut du bétail en débandade. Il y eut une glissade d’un pêcheur. Il y eut un soleil absent.

Araignée d'un matin d'ecchymoses, nécrose.

Je diagnostique les affections des animaux. La tendinite de l’écureuil, l’arthrose du crapaud et l’urémie de la belette. Je dissèque le chagrin du seigle et l’espérance de la tomme. Je délivre des ordonnances pour les poules et les morbiers. Je rêve de romans garagistes où les vendangeuses de l’âme ont des gants de latex et des masques vénitiens.

Une araignée contrebassiste invoque les rideaux du purgatoire.

Je pense à la vanité des regrets soldés.

jeudi 6 décembre 2012

je pense à l'alchimie des alcôves

Le tableau est une orgie de blanc angora et mohair. Le jardin est une relique d’amidon. La prairie se lamente sur Radio Béring. La vigne allume des balises sur la banquise.

Araignée du guichet d’hibernation, rémission.

Un homme vent des thermomètres qui ont passé l’été sous l’équateur. Il promet des coups de soleil au solstice d’hiver. Il détient l’interrupteur du soleil. Il détruit le compteur röntgen de l’hôpital. Il calcule le nombre de mois d’aout au bord de la piscine du réacteur. Il pense aux très beaux cernes bleus de la chimiothérapeute.

Il saupoudre d’amiante l’alchimie de l’alcôve.

Il y eut le bal des débutantes à la banque populaire. Il y eut des sandwiches au trombone. Il y eut du vin xylophone. Il y eut un vacarme pompier et grandes orgues.

Araignée du guichet d’hibernation, rédemption.

J’organise la grande guerre des légumes au cellier du brigadier de réserve. Je nourris les fantassins de rutabagas et les tringlots de gratinées d’oignons. Je dis que l’ennemi a peur et s’évapore au-dessus des gibets. Je rêve de romans de capitulations où la veuve du colonel s’abouche au bourreau et à la mère supérieure du dispensaire.

Une patrouille d’araignées espionnes escamotent les brancards.

Je pense à un nouvel ordre des choses.

dimanche 2 décembre 2012

je pense à l'hébétude des têtes de veaux

Le tableau est un squelette de frêne. Le jardin dégoupille ses viscères. La prairie est à jeun avant la narcose. La vigne donne sa dernière feuille à une parturiente.

Araignée de l’heure de la messe chantée, désorientée.

Un homme dessine des plans de cimetières sur des panneaux de formicas. Il imagine des allées pour les soldats et des contre-allées pour les artistes. Il souhaite des remparts pour les régentes et des échappées pour les chanteuses. Il pense à une épitaphe pour une caresseuse indolente.

Il se garde un pré-carré pour l’hébétude des têtes de veaux.

Il y eut un requiem pour enfants bâtards. Il y eut une oraison pour la généalogie des coucous. Il y eut un collier de verroteries pour l’amante reniée. Il y eut soupçons de meurtre au salon-lavoir.

Araignée de l’heure de la messe chantée, diamantée.

Je cuisine des pot-au-feu monstrueux dans des chaudrons bourgeoisiaux. Je vends du cholestérol de gras jaune aux tables des invités. Je décris les amibes bienveillants et la corvée de la saignée. Je soudoie l’anesthésiste avec du miel de valériane. Je rêve de romans telluriques où des sourcières assoiffées font vibrer d’étranges baguettes.

Une araignée gardienne du microscope brode des formes érotiques dans le convexe des lentilles.

Je pense à l’alchimie des alcôves.

samedi 1 décembre 2012

je pense aux tornades des mésaventures

Le tableau s’effiloche aux jointures. Le jardin ouvre une fenêtre de l’Avent. La prairie s’enfuit derrière les bougies. La vigne s’habille de papier rocher.

Araignée de l’armoire aux chaussures, parjure.

Un homme rassemble ses juments fatiguées. Il les nourrit de pommes reinettes et de pains d’avoine. Il leur parle de plaines vertes, de cactus et de rosée. Il cajole la tristesse au fond de leurs yeux. Il pense à l’andalouse amazone et ses chiens d’Amérique.

Il repousse à grands cris les tornades des mésaventures.

Il y eut un coucher de soleil sur le fleuve malade. Il y eut un feu de feuilles mortes devant la distillerie ambulante. Il y eut des poires cuites dans du vin rouge. Il y eut des chants de ripailles montagnardes.

Araignée de l’armoire à chaussures, écorchure.

Je traverse le marché aux viandes dans le respect des salaisons. Je salue les équarrisseurs et les garçons de plot avec des rituels cochonnailles. Je leur dis des poèmes de tripes et de jarrets. Je rêve de romans charcutiers où des femmes en tabliers de côtes-de-mailles se parfument de saindoux et de caillette.

Une araignée de forfaiture fuit les genièvres et les lauriers.

Je pense à l’hébétude des têtes de veaux.

vendredi 30 novembre 2012

je pense aux boniments du miracle


Le tableau est une réserve de cartouches. Le jardin lèche ses égratignures. La prairie allume un dernier pissenlit. La vigne dresse le procès-verbal des ecchymoses.

Araignée des siècles d’insomnies, infamies.

Un homme catapulte son âme au-dessus du pré de foire. Il détricote ses péchés en pelotes de peines. Ses paupières sont vert-de-grisées, ses poings sont usés, et ses genoux fragiles. Il pense à la tristesse des piétas de Cotolengo.

Il crache sur les boniments du miracle.

Il y eut une dent cassée au mécanisme des litanies. Il y eut un cliquetis de chapelet sur la table des factures. Il y eut des étrennes dérobées. Il y eut des chattes dégriffées.

Araignée des siècles d’insomnies, calomnies.

Je cause à une chapelle de mésanges dans le bouleau dénudé. J’armistice des cadavres de libellules pris dans le premier gel. Je découpe le ciel tombé dans la nuit. Je mange des spaghettis de comètes sauce pivoine. Je rêve de romans de cimetières où les feux follets s’habillent de strings en dentelles de brillants.

Une araignée de lupanar faufile des lumignons aux guirlandes.

Je pense aux tornades des mésaventures.

jeudi 29 novembre 2012

je pense à l'épanouissement des orties

Le tableau amidonne sa vareuse. Le jardin s’inquiète des brandebourgs. La prairie remonte le col en prévision des congères. La vigne s’encagoule.

Araignée de la première neige, cortège.

Un homme fait provision de sel. Il croque des baies de genièvre en effeuillant le calendrier des foires. Il fabrique des crécelles avec des pinces-à-linge et des ressorts de trappes à souris. Il les vendra pour la noël des gosses handicapés. Il pense à la poitrine accueillante de la cheffe éducatrice.

Il ricane de l’épanouissement des orties.

Il y eut un discours de pain d’épices. Il y eut une messe trisomique. Il y eut une quête sparadrap. Il y eut un père fouettard en préventive.

Araignée de la première neige, sacrilège.

Je descends dans la nef des bardanes et des rosa carmina. Je fais le suisse à la banque populaire. Je paie la dîme sur l’alcool avec des lingots de chocolat blanc. J’accuse réception des récriminations du ravi. Je rêve de romans liturgiques où les hosties de Pentecôte se couchent en bas résille sur la langue des paroissiens.

Une araignée grégorienne ficelle les quintes de l’orgue.

Je pense aux boniments du miracle.

dimanche 25 novembre 2012

je pense à la torpeur des drames de l'ennui

Le tableau se souvient des lignes de fuite. Le jardin renonce au grand soleil. La prairie joue à pigeon-vole avec les ombres des choucas. La vigne fomente une épidémie d’ivresse.

Araignée de l’ouverture du musée, névrosée.

Un homme cultive des vitamines dans le laboratoire du cœur. Il défragmente les missels d’indulgences. Il macère des formules d’antimoine dans le calendrier des prouesses. Il pense à un champ de course pour sprinteuses anabolisées.

Il détaille l’imagerie des torpeurs des drames de l’ennui.

Il y eut un faux départ. Il y eut des poitrines bardées de bandelettes. Il y eut des fesses en titane. Il y eut les yeux clos de la défaite.

Araignée de l’ouverture du musée, épuisée.

Je traverse l’imaginaire des cors des alpes dans les couloirs du sanatorium. Je franchis l’insolite du triangle et du fifre. Je ranime les braises des chansons du Rhône. Je mets en ligne des ronéotypes de partitions pour fanfares. Je rêve de romans de fêtes populaires où les théâtreux sont colporteurs et les conteuses, des gitanes.

Une araignée en costume soulève son sarrau et pisse debout.

Je pense à l’épanouissement des orties.

samedi 24 novembre 2012

je pense aux mauvaises pensées orphelines

Le tableau est une diagonale d’ardoises folles. Le jardin est un salmigondis de recettes assassines. La prairie subit l’outrage du cheval. La vigne s’escrime à la perte.

Araignée d’un furieux contre-jour, désamour.

Un homme prend le commandement du sel et de l’impôt. Il poste ses mercenaires sur les ponts et aux portes des cités. Il paie des informateurs dans les gares routières. Il pense au sel noir des volcans sur la peau d’une mulâtresse.

Il s’immisce dans la moelle des mauvaises pensées orphelines.

Il y eut un gel éclair sur l’étang. Il y eut un cortège de hérons énervés. Il y eut la mort des nénuphars. Il y eut un sommeil de couleuvre.

Araignée d’un furieux contre-jour, non-retour.

J’affronte l’insoluble dans les racines des mots. Je tresse des lianes de sens dévoyés, de sons grimés, de lumières suggérées. J’attache des phrases aux pitons des frontières. Je recueille un jus d’humanité dans un calice de bronze. Je rêve de romans candélabres où des carmélites pénitentes soulagent les plaies et les bosses.

Une araignée diabétique pompe le jus sucré d’une abeille pleine.

Je pense à la torpeur des drames de l’ennui.

mercredi 21 novembre 2012

je pense à la veillée d'armes des rocs

Le tableau prend les devants sur les constats. Le jardin divise les subversions. La prairie dissémine les garde-chiourmes. La vigne exécute un rondin-picotin

Araignée de l’heure des Bisounours, débourse.

Un homme sculpte des comètes dans la pierre de taille. Il calcule la trajectoire sur la cime des genévriers. Il connait les chevelures et les orbites. Il boit à l’horloge à eau des traits d’années-lumière. Il pense aux femelles extraterrestres qui se caressent le téléphone.

Il déclame, lyrique, le poème de la veillée d’armes des rocs.

Il y eut un fracas dans la falaise. Il y eut des moutons noyés dans le barrage. Il y eut un scherzo de confettis d’étoiles. Il y eut la bataille des glaciers.

Araignée de l’heure des Bisounours, rembourse !

Je cultive des colchiques sur une tombe renégate. J’essuie mes souliers de montagne sur le paillasson de l’ermite. Je donne du ressentiment à la biche qui avorte. Je salue quand même un corbeau sur le toit de la contrainte. Je rêve de romans thanatologues où les médecins légistes sont des femmes nordiques aux ongles vernis rouges.

Une araignée d’autopsie aiguise son rostre de vampire.

Je pense aux mauvaises pensées des orphelines.

mardi 20 novembre 2012

je pense au délaissement des feuilles mortes

Le tableau est un armistice en quinconce. Le jardin sentinelle une valériane. La prairie maugrée une remontée de cailloux. La vigne ouvre le bal des choucas.

Araignée du rituel du vin nouveau, caniveau.

Un homme dépose un galet du ruisseau dans le cuvier des fermentations. Il brûle une brassée de sarments devant la porte de la cave. Il plante son couteau dans une cardère sèche pour dérouter les fées mauvaises. Il pense à l’effeuilleuse qui lui a montré ses fesses.

Il ne comprend pas le délaissement des feuilles mortes.

Il y eut un concerto pour fromages. Il y eut la chanson des pains de seigle. Il y eut le folklore de l’ivresse du berger. Il y eut un bénédicité.

Araignée du rituel de vin nouveau, bravos.

Je compulse les légendes des vallées, à la recherche des excentricités naturelles. Les inondations, les incendies, la débâcle et le tremblement de terre. Qui relate l’exode par manque de soleil ? Je rêve de romans de déluges et d’orages où des géantes bienveillantes protègent les villages sous les plis de leur poitrine.

Une araignée traverse la ravine sur un pont de cordages.

Je pense à la veillée d’armes des rocs.

dimanche 18 novembre 2012

je pense à l'effervescence d'un piquet de grève

Le tableau se revendique de la verticalité. Le jardin explose sa citrouille. La prairie est cernée de braseros. La vigne aligne ses calicots.

Araignée de la séparation des ventricules, renoncule.

Un homme s’invente des ruelles pavées aux devantures anicroches. Marchand de poussière et de détonateurs. Comptoir des jurisprudences et des escarmouches. Vente au surplus des utopies. Démarques de cagoules et d’explosifs. Il pense à la vierge terroriste et ses septante ovaires.

Il sniffe l’effervescence d’un piquet de grève.

Il y eut des barrières de police. Il y eut un ministre ingrat. Il y eut un chant patriotique. Il y eut une marmaille délurée.

Araignée de la séparation des ventricules, mon cul.

Je construis des barricades avec les Lego de la petite école. Je joue à l’infirmière avec l’ambulance Play mobil. Je programme sur mon ordinateur un nouveau chant des bigarreaux. Je rêve de romans historiques où des suffragettes sans-culotte pissent contre les réverbères privilèges.

L’araignée aux treize étoiles barricade le coffre-fort démocratique.

Je pense au délaissement des feuilles mortes.

samedi 17 novembre 2012

je pense à la mélancolie de l'ânesse

Le tableau s’épanche vers le mauve. Le jardin récite une supplique d’abandon. La prairie révèle le fatras des intentions qui-vive. La vigne est sur ses gardes, derrière les échalas.

Araignée de l’instant de capitulation, affliction.

Un homme dessine au charbon des arbres defeuillés. Il affronte les limites du monochrome, le pic au croupion rouge ricanant dans le saule. Il trempe sa mine dans le miroir du geai. Il attend du corbeau des dentelles de veuves. Il pense à une marchande d’adjectifs, le rose de ses joues, le pervenche de ses yeux.

Il silhouette sur son cartable la mélancolie de l’ânesse.

Il y eut une injonction au pilier public : le rouge est banni jusqu’à la Noël. Il y eut un dépit de rhapsodie. Il y eut un piano à l’angélus. Il y eut un sermon dans la galerie marchande.

Araignée de l’instant de capitulation, crucifixion.

Je tricote une tendresse pour le mendiant qui s’accroche. Je suggère des catastrophes pour le mouton inutile. J’essaie des loups de paillettes pour le souper du personnel. Je rêve de romans de conventions collectives où les préposées aux ressources humaines distribuent des sous-vêtements de charme.

Une araignée à la patte cassée prépare sa vieillesse dans le tiroir des bas de laine.

Je pense à l’effervescence d’un piquet de grève.

vendredi 16 novembre 2012

je pense à la déroute des certitudes

Le tableau recalcule le nombre d’or. Le jardin est annexé par le rouge-gorge. La prairie émet des doutes sur la bienveillance du givre. La vigne fait rempart à la dictature du faucon.

Araignée de la première mandarine, Mélusine.

Un homme vend du boniment en papier crépon. Des couvertures de survie pour la caisse de pension. Des os de mammouths pour le pot-au-feu. Des écharpes en croco pour le bal des pompiers. Il pense à la Mère Noël, l’odeur de lait caillé sous le manteau rouge.

Il dessine une carte où perdre les certitudes.

Il y eut un panne d’électricité au Bancomat. Il y eut un chœur d’angelots dans la galerie marchande. Il y eut un krach sur l’importation des traineaux. Il y eut la révolte des dindes.

Araignée de la première mandarine, cabotine.

Je bricole des cadeaux avec des vieilles lunes et des velours de chevreuils. Je confisque un chameau chargé de dattes et de figues. Je séquestre un étoile pour un poème d’amour. Je rêve de romans de caravanes où des femmes berbères trafiquent le poivre de leur peau.

Une araignée vierge sage transporte son cocon dans la crèche des génisses.

Je pense à la mélancolie de l’ânesse.

mercredi 14 novembre 2012

je pense à l'abnégation d'une dame de compagnie

Le tableau est une recuite de bortch. Le jardin dodeline de fleurs de rutabagas. La prairie sèche sur l’étendage. La vigne rétrécit sous la pluie trop chaude.

Araignée de la deuxième visitation, punition.

Un homme décapite au coupe-chou des repousses de poésie. Il mitonne des rhizomes et bastonne les souvenirs des chaudronnées. Des quatrains de riz-de-veau, des sonatines de pièce du boucher. Il pense à l’équarrisseuse, les mains fines dans les viscères.

Il paie en sourire l’abnégation de la dame de compagnie.

Il y eut une échauffourée de beuses et de licols. Il y eut un bœuf dans la vitrine. Il y eut une recette de saumure. Il y eut une directive sur les viandes rouges.

Araignée de la deuxième visitation, réveillon.

Je vends de la caillée au marché des célibataires. Je fais rimer des satellites aux sacoches du facteur. Je lâche des missives dans le troupeau des sols dièses. Je rêve de romans de scherzos où les tourneuses de pages font et défont la houle de leurs hanches.

Une araignée sourde emprisonne des croches sur la portée des lendemains inquiets.

Je pense à la déroute des certitudes.

dimanche 11 novembre 2012

je pense à un destin de fruit conft

Le tableau est un soldat percussionniste. Le jardin est en syncope. La prairie est une vacance d’oiseaux. La vigne est un contrechant de caillasse.

Araignée de l’averse, controverse.

Un homme claudique dans les jardins du commissariat. Il ramasse des noix et des noisettes. Il nourrira les fils du préposé aux poursuites. Il séduira d’une branche de houx une secrétaire médicale.

Il pense à ses ganglions, à sa prostate dans un calice de sieste.

Il vole des fruits confits dans une confiserie de luxe pour les donner au rouge-gorge.

Il y eut un chant de guitare électrique dans la galerie marchande. Il y eut un chanteur à la voix maigre pour veuves ensorcelées. Il y eut des contrats de téléphonies. Il y eut des cartes-fidélité pour des chagrins au sirop.

Araignée de l’averse, perverse.

Je note dans mon calepin des couleurs de réclames. Je colle des gommettes sur des objets insalubres et menteurs. Je collectionne des regards sans gêne, des clins-d ‘œil sans stupre. Je rêve de romans de commerce où les comptables raccommodent leurs dentelles avec du fil de pêche.

Une araignée polyglotte traduit les conseils d’aubade.

Je pense à l’abnégation d’une dame de compagnie.

samedi 10 novembre 2012

je pense à un sourire embuscade

Le tableau dégouline de principes et d’intromissions. Le jardin est un signal de rencontre. La prairie ouvre des barrières. La vigne s’agrippe à une question de soif partagée.

Araignée de la minute œcuménique, panique.

Un homme tient le registre de ses bonnes actions. Il les traduit en espérances capitalisées. Dans la compétition des indulgences, il veut être le premier. Sur la ligne droite du paradis, aussi. Il penses aux fesses de la dame patronesse.

Il dépose sur le miroir un sourire embuscade.

Il y eut un péché de chair. Il y eut un crime de sang. Il y eut une caisse claire dans les entrailles. Il y eut une déflagration de plaisir dans le cervelet.

Araignée de la minute œcuménique, fornique.

Je déterre des promesses de jours doux et sereins. La terre est meuble et acide de tourbe. Je donne des larves de hannetons au blaireau. Et des bulbes d’iris commun au talus des lessives. Je rêve de romans jardiniers où les rhizomes font des prouesses érotiques.

Mon almanach dit que la lune de novembre est fongicide. Mes coprins seront toxiques.

Une araignée au ventre rouge joue à la bête-à-bon-dieu.

Je pense à un destin de fruit confit.

jeudi 8 novembre 2012

je pense au droit à la parole

Le tableau est un test psychologique. Le jardin est un conflit bienheureux d’herbes et de fleurs. La prairie est une prise de risque. La vigne s’avoue une addiction aux grives.

Araignée à la petite semaine, migraine.

Un homme trafique des coquelicots sur la place de la bourse. Il subtilise des fonds de pension et des promesses de chiendent. Il distribue du pain biscôme aux enfants et des leçons de morale aux parents. Il dormira ce soir dans une limousine qui n’a pas de cendrier. Il pense à une geisha de supermarché qui vend des robots de soin et beauté.

Il donne le droit de parole aux pompes à insuline.

Il y eut un braquage à main armée au rayon pyrotechnique. Il y eut flagrant délit à l’automate à café. Il y eut arrestation à la litière pour animaux. Il y eut procès sur le plot du boucher.

Araignée à la petite semaine, sirène.

Je croque des cachous devant les écrans de tiercé. Mon cheval favori pète de la dopamine. Je bois une bière rousse au passage de la rivière. Je rêve de romans de champs de courses où des palefrenières sournoises cuisinent de la vache enragée.

Un panneau dans la vitrine dit qu’un joueur s’est farci de pépètes.

Une araignée « le faucheux » a gagné d’une encolure.

Je pense à un sourire embuscade.

mercredi 7 novembre 2012

je pense à la pilule-retard

Le tableau est un portrait de madone en piété. Le jardin protège une courge parturiente. La prairie est en gésine. La vigne produira encore de l’humagne blanche.

Araignée de la perte des eaux, ciseaux.

Un homme vole un bouquet de violettes à la marchande des quatre saisons. Est-ce un pardon, est-ce un merci ? Il ne le dira à personne. Il sait simplement la joie et le malheur. Il dépose son bouquet et un petit canif bleu à la porte de la chambre d’hôpital. Il pense à un dimanche de première communion.

Il relit la notice sur l’emballage de pilules-retard.

Il y eut un reniflement. Il y eut un cri de corbeau. Il y eut une cigarette sur un banc au soleil. Il y eut une envie de vomir un surplus de vie.

Araignée de la perte des eaux, fuseau.

Je cherche un prénom parmi les fleurs et les saintes. Je remonte la filière des grand-mères et des tantes sans enfant. J’approche de l’anonymat et des signes distinctifs. Je rêve de romans d’enquêtes où les prénoms sont des énigmes et des formules magiques.

La greffière pense que Jésus est un nom d’emprunt.

Une araignée ursuline tisse une barboteuse pour le tiroir à bébés.

Je pense au droit à la parole pour les myosotis.

mardi 6 novembre 2012

je pense à la découverte du frisson

Le tableau a vibré sous l’intensité des couleurs. Le jardin se revendique de la gouache. La prairie rutile. La vigne est un patchwork médusé.

Araignée de l’heure du laitier, poudrier.

Un homme défait sa valise sur le quai de marchandises. Il refait les plis de sa chemise du dimanche. Refait aussi une jeunesse à sa casquette en laine. Il embrasse une fleur en papier. Jette sur les voies un magazine pour camionneurs. Et sourit à la cantinière qui réchauffe du café. Il pense à la ville qu’il a quitté, ses enfants et son cheval.

Il sent au fond des reins une envie de frisson.

Il y eut un vol de clé à la consigne. Il y eut un accordéon dans le sous-voies. Il y eut une lampée de rhum et un brasero dans le hangar.

Araignée de l’heure du laitier, encrier.

Je découpe des silhouettes tordues dans le journal du jour. Je parie un sandwich à la tomate sur le retard de la correspondance. Je rêve de romans de gare où des doctoresses font se dissoudre les voyageurs imberbes.

Le haut-parleur informe que le train de la vallée a rebroussé chemin.

Une araignée ridicule et forcenée tisse une toile dans la sortie du tunnel.

Je pense à la pilule-retard pour croire aux lendemains.

dimanche 4 novembre 2012

je pense à une méthode de séduction


Le tableau a convoqué des couleurs épatantes. Le jardin lisse ses pinceaux. La prairie s’étire en camaïeu. La vigne frémit d’un vol d’étourneaux.

Araignée de l’heure de la none, madone.

Un homme ramasse des feuilles de saule. Il en fait un feu qui sent le marais et fait passer le mal de tête. Il parle aux couleuvres. Et aux vouivres aussi. Pour les promesses et les jeux de hasard. Ses amours du dimanche ont le gout de la tarte aux pommes et de la liqueur de coing. Il pense à une géante de velours flasque.

Il décortique la séduction.

Il y eut un chant de grive musicienne. Il y eut une rose qui s’étiole. Il y eut une tisane de sauge et une envie de caresses.

Araignée de l’heure de la none, maldonne.

Je distille du jus de nénuphar pour séduire les grenouilles. Je soudoie le saunier pour un bouquet de massettes. Je rêve de romans de marigot où les princesses hérons se pourlèchent de larves de libellules.

Quelques bulles de méthane éclatent à la surface de l’eau et disent la rancœur de la vase.

Une araignée d’eau trace des portées de sonate.

Je pense à la découverte du frisson.

samedi 3 novembre 2012

je pense à un lendemain de fiançailles

Le tableau penche vers la sortie Le jardin est en cavale. La prairie est en prière sous la rosée. La vigne a mis une petite laine.

Araignée du quart d’heure syndical, carnaval.

Un homme prépare son bois de chauffage à l’aide d’une scie à ruban à moteur à deux temps. La lame grince, les nœuds giclent, la résine brûle. Un bol de vin chaud, un morceau de lard aux changements de lames. Un crachat dans les mains, un juron quand le moteur cale. Il pense à un poêle neuf pour sa fille.

Il prévoit ses fiançailles.

Il y eut un caillou dans la souche. Il y eut la lame qui casse. Du sang sur le bras. Il y eut de la gnôle pour désinfecter, de la gnôle pour la douleur.

Araignée du quart d’heure syndical, hôpital.

Je gratte une croûte à mon genou. Souvenir des jeux de l’enfance. Des trottinettes bancales, des pistes de luge dans les vignes. Je marchande au scieur de bûchilles d’allumage. Je paie en fromage et en petit salé. Je rêve de romans pour bûcherons salaces et matrones en liquette.

Les statistiques des divorces ne disent rien des chambres sans fourneau.

Une araignée assidue tricote une écharpe pour étrangler son mari.

Je pense à une méthode de séduction.