1440 minutes

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editions d'autre part

samedi 17 novembre 2012

je pense à la mélancolie de l'ânesse

Le tableau s’épanche vers le mauve. Le jardin récite une supplique d’abandon. La prairie révèle le fatras des intentions qui-vive. La vigne est sur ses gardes, derrière les échalas.

Araignée de l’instant de capitulation, affliction.

Un homme dessine au charbon des arbres defeuillés. Il affronte les limites du monochrome, le pic au croupion rouge ricanant dans le saule. Il trempe sa mine dans le miroir du geai. Il attend du corbeau des dentelles de veuves. Il pense à une marchande d’adjectifs, le rose de ses joues, le pervenche de ses yeux.

Il silhouette sur son cartable la mélancolie de l’ânesse.

Il y eut une injonction au pilier public : le rouge est banni jusqu’à la Noël. Il y eut un dépit de rhapsodie. Il y eut un piano à l’angélus. Il y eut un sermon dans la galerie marchande.

Araignée de l’instant de capitulation, crucifixion.

Je tricote une tendresse pour le mendiant qui s’accroche. Je suggère des catastrophes pour le mouton inutile. J’essaie des loups de paillettes pour le souper du personnel. Je rêve de romans de conventions collectives où les préposées aux ressources humaines distribuent des sous-vêtements de charme.

Une araignée à la patte cassée prépare sa vieillesse dans le tiroir des bas de laine.

Je pense à l’effervescence d’un piquet de grève.

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