skip to main |
skip to sidebar
c’est
un cortège d’oiseaux tristes
dans
les tournesols gelés
le
paysan compte ses veaux maigres
et
ses bouteilles de vin gras
ses
filles partent vers la ville
apprendre
la musique et le commerce
le
vent raconte des misères
et
dieu n’en mène pas large
ce
dimanche d’ennui
c’est
un cortège de chats colériques
dans
la cour de l’école
le
jongleur compte ses quilles sales
et
ses diabolos désaxés
ses
filles partent vers le sud
apprendre
la trompette et la guérilla
le
vent raconte des mensonges
et
dieu n’en mène pas large
ce
vendredi-saint de grêle
c’est
un cortège de rats boursouflés
dans
les laboratoires du crime
le
juge compte ses cigares humides
et
ses jours de peines trop salées
ses
filles partent vers la légende
apprendre
les grandes orgues et les maisons closes
le
vent raconte des boniments
et
dieu n’en mène pas large
cette
toussaint de givre
c’est
un cortège de moutons désossés
dans
les couloirs du ramadan
le
croyant compte ses poissons sans tête
et
ses pénitences à la douzaine
ses
filles partent vers l’occident
apprendre
la fanfare et la voile
le
vent raconte des histoires
et
dieu n’en mène pas large
à
la noël du diable
28
octobre 2012
dans
le mouvement d’écrire
un
geste de descente
le
long des parois carotides
dans
le Niagara des bronches
dans
les trous de viscères
l’identité
parfois se cache dans la vésicule
une
escarbille une escarmouche
des
billes et des mouches
des
escarres surtout des escarres
dans
le mouvement d’écrire
un
geste de plongée
le
long des gosiers échoués
dans
le creuset du bol alimentaire
dans
la marée de vessie
l’identité
parfois se cache dans le mucus
une
escarbille une escarmouche
des
billes et des mouches
des
escarres surtout des escarres
dans
le mouvement d’écrire
un
geste d’envol
le
long des omoplates célestes
dans
l’orgue des alvéoles
dans
les réacteurs des méninges
l’identité
parfois se cache dans les synapses
une
escarbille une escarmouche
des
billes et des mouches
des
escarres surtout des escarres
dans
le mouvement d’écrire
un
geste de glissade
le
long du glacier cervelet
dans
le toboggan des sciatiques
dans
les vagues surrénales
l’identité
parfois se cache dans les trous de nez
l’identité
parfois se cache et se tait
une
escarmouche une escarbille
des
mouches et des billes
des
escarres surtout des escarres
des
escarres sous la quille
27
octobre 2012
traverser
la cour de l’école
avec
un quatre heures périmé
un
trou à la culotte
et
un chagrin d’amour
lourd
comme une punition
je
ramasse un marron
et
un poème en miettes
le
geste du lanceur de cailloux
un
après-midi de congé
traverser
la cour de justice
avec
un classeur de reproches
un
surplus de fiel
et
un désir de vengeance
gros
comme un baleinier
je
ramasse une poignée de clous
et
un poème en passoire
le
geste du vannier
un
matin de tribunal
traverser
le carnaval
avec
une bière fausse blonde
un
talon cassé à la Guggenmusik
et
la cervelle en exil
usée
comme un pétard mouillé
je
ramasse un confetti noir
et
un poème en sac de billes
le
geste du prince
un
soir de bal nègre
traverser
la bourse du travail
avec
un salaire piétiné
un
trou au syndicat
et
un sentiment de haine
droit
comme un piquet de grève
je
ramasse un calicot
et
un poème au poing levé
le
geste du fléau
un
matin de grand-soir
traverser
le jardin des mémoires
avec
des histoires cassées
un
tacon à la corde
et
des racines acérées
dans
une chape de béton
je
ramasse un almanach
et
un poème en litanies
le
geste de l’horloger
une
nuit d’insomnie
19
octobre 2012
dans
la ville en pente
un
militaire en treillis
souffle
les lampadaires
c’est
l’heure des chats squelettiques
et
des filles à venin
je
cherche un sommeil aigre
une
écharpe de cashmere
un
clou pour mon béret
la
chouette de vingt-trois heures
boulotte
un piaf endormi
dans
la ville en pente
un
diplomate en pied-de-poule
dort
sur un banc de pierre
c’est
l’heure des fouines colériques
et
des filles à champagne
je
cherche une confession amie
une
chemise de lin bleu
une
larme pour mes crimes
la
chouette de vingt-trois heures
rote
une cervelle de moineau
dans
la ville en pente
un
président en papillote
referme
la gare
c’est
l’heure des louves chasseresses
et
des filles à chagrin
je
cherche un plan de bonheur
un
point de non-retour à mon chandail
un
revers pour mon médaillon
la
chouette de vingt-trois heures
lâche
un pet de plume
16
octobre 2012
la
montagne devant moi
convoque
les archanges
c’est
une célébration
un
vent du matin dans les herbages roux
une
chaille qui glisse sous le pas du chamois
le
carillon du hameau
appelle
à la messe chantée
un
amour adolescent dans un vol de casse-noix
c’est
une sonate de trompette
dans
la mine de cuivre
la
montagne devant moi
déroute
les diablats
c’est
un complot
un
vent de foehn dans les aroles
des
galets qui grondent dans le torrent
le
tocsin du hameau
signale
l’incendie
un
amour incandescent dans le sac de la cigogne
c’est
un oratorio de cor de chasse
dans
la mine de cuivre
la
montagne devant moi
fait
danser les fées
c’est
une sarabande
un
vent de verroterie dans les martagons
du
quartz qui pétille dans les ardoises
la
campanelle du hameau
annonce
la fête votive
un
amour déférent dans le piaulement de l’aigle
c’est
un solo de tuba
dans
la mine de cuivre
la
montagne devant moi
repousse
les barbares
c’est
un ralliement
un
vent de tourmente sur le glacier
des
séracs qui s’écroulent sur la moraine
le
glas du hameau
dit
que c’est une jeune femme
un
amour interdit dans l’œil de l’épervier
c’est
un final de cuivres
dans
la mine de vent
14
octobre 2012
c’est
une peur fermentée
au
rendez-vous des bacilles
c’est
une tisane de vendange flétrie
c’est
carnaval dans le torrent
c’est
un quadrige pour la messe des baptêmes
c’est
la soupe aux cailloux
pour
le repas de l’ogre
la
généalogie du cheval
au
fond du sac d’avoine
c’est
une peur aiguisée
au
lendemain de couteaux
c’est
un sirop de sang flétri
c’est
vendredi-saint dans la fromagerie
c’est
un carrousel pour les rogations
c’est
la soupe aux orties
pour
le repas du curé
le
caractère du cheval
dans
la botte de foin
c’est
une peur araignée
au
carrefour des méninges
c’est
un bouillon de coq flétri
c’est
pentecôte dans les vernes
c’est
un paddock pour la messe des anges
c’est
la soupe du chalet
pour
le repas du docteur
le
portrait-robot du cheval
dans
le mouchoir du forgeron
c’est
une peur cartouchière
pour
un lundi de jeûne
c’est
un vin de canaille flétrie
c’est
fête-dieu sous la cantine
c’est
une voltige pour la confesse
c’est
la soupe à la grimace
pour
le repas du diable
l’identité
du cheval
dans
la brouette à crottin
6
octobre 2012