1440 minutes

1440 minutes
editions d'autre part

dimanche 28 mars 2010

j'ai volé du printemps

un peu de mauvais vent
descendu du glacier
agace le torrent
effraie le noisetier
le cheval dans le pré
rêve de la Camargue
et l'oiseau nouveau-né
a des traits de monarque

j'ai mendié du soleil
chez le marchand d'olives
j'ai volé du printemps
chez le marchand d'mouron


un reste de bourrasque
descendue du vallon
rend les garçons fantasques
cervelle et pantalon
le cheval dans le pré
en a sous le sabot
et l'oiseau nouveau-né
remplume son manteau

j'ai mendié du soleil
chez le marchand d'olives
j'ai volé du printemps
chez le marchand d'mouron


un arrière-front de bise
descendue du col sud
joue à trousse-chemise
une caresse un prélude
le cheval dans le pré
fait des pas de polka
et l'oiseau nouveau-né
joue du mélodica

j'ai mendié du soleil
chez le marchand d'olives
j'ai volé du printemps
chez le marchand d'mouron


une giboulée de traine
descendue du pôle nord
détricote une gaine
un désir corps-à-corps
le cheval dans le pré
hennit son mariage
et l'oiseau nouveau-né
fiente sur son courage

j'ai mendié du soleil
chez le marchand d'olives
j'ai volé du printemps
chez le marchand d'mouron


un noroît de misère
descendu de montagne
soulève le mystère
des amours de campagne
le cheval dans le pré
rêve de la pampa
et l'oiseau nouveau-né
est juge à Barrabas

j'ai mendié du soleil
chez le marchand d'olives
j'ai volé du printemps
chez le marchand d'mouron
j'ai mendié du soleil
chez le marchand d'lunettes
j'ai volé du printemps
chez le marchand d'lilas

28 mars 2010

vendredi 26 mars 2010

vers la migraine

une étoile est tombée
dans le pot de mélasse
le café est mal bouillu
dans la tasse ébréchée
ce petit jour n'est pas le grand soir
ce petit journal est mal rasé

je remonte vers la migraine
minerve et milice


une comète est noyée
dans la gelée de mûres
le jus d'orange a mal tourné
dans le gobelet plastique
ce petit jour n'est pas le grand soir
cette petite chanson n'est pas dans le tempo

je remonte vers la migraine
mitraille et milice


un météore est enlisé
dans la barquette de margarine
la tisane est tiédasse
dans le bol aux méduses
ce petit jour n'est pas le grand soir
cette petite radio n'est que commerciale

je remonte vers la migraine
minaret et milice


un soleil est émietté
dans la poubelle de table
l'œuf mollet est cuit dur
dans le coquetier en pyrex
ce petit jour n'est pas le grand soir
cette petite météo et gris-noir et noir

je remonte vers la migraine
mirador et milice


une lune est en vacances
sur le bord de la sous-tasse
l'eau a le goût de chlore
dans le verre à moutarde
ce petit jour n'est pas le grand soir
ces petites nouvelles ne sont pas si neuves

je remonte vers la migraine
miserere et milice
je remonte vers la migraine
misère et milice

je remonte vers la migraine
bulbe ou semence
semence ou bulbe
je remonte vers la migraine

le navet qui pourrit effluve le chef d’œuvre

26 mars 2010

dimanche 21 mars 2010

petit matin bronchite

petit matin bronchite
le carillon se perd
aigrelet dans l'air humide
le diacre se mouche dans les doigts
devant le tabernacle
sur le parvis
les moineaux s'ébrouent dans une flaque
le ciel qui s'y mirait
en est tout remué

une jeune fille se sent le ventre en présomption


petit matin bronchite
la petite cloche fluette
déchire l'air humide
l'organiste a mis ses souliers vernis
qui prennent l'eau
sur le parvis
les moineaux attendent les miettes d'hostie
le ciel qui priait
lâche son eau bénite

une jeune fille se sent le ventre en contrition


petit matin bronchite
le chœur d'église dispersé
grince dans l'air humide
la soliste hisse la grande corde
sur le missa gloria
sur le parvis
les moineaux copulent dans le buis
le ciel qui jeûnait
ouvre des nuées chastes

une jeune fille se sent le ventre en rédemption


petit matin bronchite
le bourdon démesuré
secoue l'air humide
l'enfant de chœur renifle une morve pleine de grâce
et bave sur les entrailles de la vierge
sur le parvis
les moineaux déroutent un pigeon
le ciel qui pleurait
essore ses chasubles

une jeune fille se sent le ventre en perdition


petit matin bronchite
la fanfare en habit
fait danser l'air humide
l'hélicon époumone
un tempo enrhumé
sur le parvis
un moineau fiente sur le chapeau de la préfète
le ciel qui baisait
jouit dans les platanes

une jeune fille se sent le ventre en reddition


like a rolling stone comme disait Robert Allen Zimmerman

21 mars 2010

samedi 20 mars 2010

l'écheveau des mémoires

il faut parfois oser
défaire l'écheveau
des mémoires difformes

la tige de rhubarbe rongée sur le chemin de l'école
le coup de canif sur la rambarde
le vol des billes dans la poche d'un blouson
l'odeur des filles dans le couloir interdit

les petits chats noyés pour une paire de patins
le feu de sciure derrière la grange
la tête d'un petit veau sur le billot
le vélo torpédo tombé dans la vigne

le mercurochrome et le bleu de méthylène
la décongestine et la fleur de foin
les flocons d'avoine grillés et la soupe aux légumes
les ris et la cervelle du veau bouchoyé

il faut parfois oser
défaire l'écheveau
des mémoires inertes

le caillou dans la vitre de l'école
le vol du vin de messe à la sacristie
les cigarettes mendiées aux militaires
le goût du sang après une bagarre

le décolleté de la boulangère
le premier baiser volé à la voisine
la séance de cinéma aux semblants de caresses
les histoires de garçons fantasmant sur les filles

les mensonges pour le confessionnal
les stratégies de triche et les punitions collectives
les regards douteux des frères marianistes
la gifle injuste et le poids de la honte

il faut parfois oser
défaire l'écheveau
des mémoires infâmes

le motocycle emprunté sur le chemin de campagne
les photos découpées dans le dico de grand-père
les jurons écrits au crayon sur les livres de messe
la resquille du tramway à la ville voisine

l'argent de la resquille pour acheter Baudelaire
les fioles d'alcool de menthe à l'automate de la gare
le premier tétin frôlé sous les abricotiers
un émoi pour de vrai sur une photo sépia

le premier bal et la première cuite
les taches de cinzano sur le pull-over
le premier slow aux senteurs de laque et de bière
le sourire gêné le lendemain à l'église

il faut parfois oser
défaire l'écheveau
des mémoires imparfaites

le navet qui pourrit effluve le chef d’œuvre

20 mars 2010

vendredi 19 mars 2010

je reçois ce printemps

je reçois ce printemps
comme on reçoit une nouvelle
inattendue et pareille à rien
dissonante et semblable
un amour s'est trompé de train
un cancer est parti sous les tropiques
un chanteur s'est tu
la montagne débâcle

je reçois ce printemps
comme on reçoit un os
avec assez de nerf et de moelle
avec un peu de viande et de suc
un amour se ronge au soleil
cette caresse est humide et salée
un tambour donne l'assaut
la falaise décroche


je reçois ce printemps
comme on reçoit un tocsin
torrent qui déborde
pinède qui flambe
un amour crépite sous le vent
une braise consume les ventres
un violoncelle miaule et ricane
le talus déboule

je reçois ce printemps
comme on reçoit une vigne
loyale et patrimoniale
obligée et festive
un amour fermente dans le cuvier
l'ivresse brûle la caillasse
un fifre picoulette les labeurs
le muret déroche


je reçois ce printemps
comme on reçoit une forge
souvenir de la mine
danse devant l'enclume
un amour s'engouffre dans le soufflet
une promesse marquée au fer rouge
un trombone époumone l'étreinte
l'ardoise délite

je reçois ce printemps
comme on reçoit un cheval
désir de steppe et d'écurie
éperon d'argent et sac d'avoine
un amour piaffe et rue sur le pavé
un bouquet d'anémones sur le pommeau de la selle
une guitare flamenque la voltige
le lac dégèle


je reçois ce printemps
comme je reçois ta venue
je reçois ce printemps
comme je prends ton amour

sans gêne ni rapière

19 mars 2010

jeudi 18 mars 2010

en manque d'amour

le vigile du grand magasin
compte les mères célibataires
aux épaules tristes
aux paupières creuses
aux joues pâles
en manque d'amour
compte les étudiantes
en ribambelle
en échancrure
en lolita
en manque d'amour

salue salue salue les anges
et donne la bise à la caissière du souterrain

le fonctionnaire des impôts
compte les chaises en terrasse
les cadenas des vélos
les poubelles éventrées
les retours de l'école
en manque d'amour
compte les canettes de bière
les kleenex et les mégots
les pmu pas même dans le désordre
les chiens tirant sur la laisse
en manque d'amour

salue salue salue les anges
et donne la bise à la caissière du souterrain

l'expert en sinistres
comptes les boutons de manchette
les taches sur la chemise
les dernières pastilles de réglisse
les nœuds au mouchoir
en manque d'amour
compte les rendez-vous impairs
les marches d'escalier
les sorties de secours
les heures de solitude
en manque d'amour

salue salue salue les anges
et donne la bise à la caissière du souterrain

le garçon d'ascenseur
compte les annulaires sans alliance
les silences entendus
les parfums d'aventure
les billets froissés
en manque d'amour
compte les départs en taxi
les whisky seul au bar
les regards sur la montre
les messages en absence
en manque d'amour

salue salue salue les anges
et donne la bise à la caissière du souterrain

salue salue salue les anges
et donne la bise à la caissière du souterrain

like a rolling stone comme disait Robert Allen Zimmerman

18 mars 2010

dimanche 14 mars 2010

quel est le poids

ciel démesuré
vol de corbeaux dans le matin
la montagne veille
bruits de l'air et du torrent
quel est le poids de la certitude de vivre
je m'emballe je m'en balance
quel est le poids des globules d'envies
je m'en balance je m'emballe

ciel perforé
des avions militaires dans le soleil
la montagne vibre
bruits des réacteurs et des camions
quel est le poids de la guerre inutile
je m'emballe je m'en balance
quel est le poids des cortex stratégiques
je m'en balance je m'emballe

ciel dilué
des cumulus vers le col sud
la montagne se drape
bruits du vent et des chiens
quel est le poids d'une nichée de merles
je m'emballe je m'en balance
quel est le poids des crues de bronches
je m'en balance je m'emballe

ciel morcelé
charter de vacances sur l'alpe nord
la montagne se dénude
bruits de froufrous et d'acryliques
quel est le poids d'un acte de naissance
je m'emballe je m'en balance
quel est le poids d'un certificat de bonnes mœurs
je m'en balance je m'emballe

ciel rassemblé
querelles de chats dans le jardin
la montagne gronde
bruits de griffes et de crachats
quel est le poids d'une messe de pâques
je m'emballe je m'en balance
quel est le poids d'un remords malsain
je m'en balance je m'emballe

le navet qui pourrit effluve le chef d’œuvre

14 mars 2010

vendredi 12 mars 2010

par le chemin

un petit air de valse
un guignolet sur le comptoir
une esquisse
un ticket à gratter ticket gagnant
une cigarette
un poumon à gratter poumon perdant
une esquisse
un guignolet sur le comptoir
une petit air de valse
je reviendrai vers tes nippes
par le chemin des églantines gelées

un petit air de musette
un café calva sur le comptoir
une plongée
un tirage de loto coupon froissé
un mégot
un tirage de poumon tirage obstrué
une plongée
un café calva sur le comptoir
un petit air de musette
je reviendrai vers tes lessives
par le chemin des petites sœurs de charité

un petit air de tango
un ballon de rosé sur le comptoir
une remontée
une arrivée de tiercé tiercé dans le désordre
une clope
une arrivée de poumon souffle dans le désordre
une remontée
un petit air de tango
un ballon de rosé sur le comptoir
je reviendrai vers tes escarpins
par le chemin des étoiles éteintes

un petit air de blues
un whisky sur le comptoir
un aventure
une roue de la fortune désaxée un tour pour rien
un bout roulé
un poumon sur roulement à billes poumon désaxé
une aventure
un petit air de blues
un whisky sur le comptoir
je reviendrai vers tes jardinières
par le chemin des héros amputés

un petit air de jazz
un muscadet sur le comptoir
une échappée
un 421 éclaté un as perdu
une cigarette à bout doré
un poumon dans le tour de piste un poumon jeté
une échappée
un petit air de jazz
un muscadet sur le comptoir
je reviendrai vers tes dentelles
par le chemin des croix mal penchées

un petit air de java
un beaujolais sur le comptoir
une étreinte
un millionnaire à gratter un millionnaire ruiné
un cigarillo
un poumon qui s'échine poumon ruiné
une étreinte
un petit air de java
un beaujolais sur le comptoir
je reviendrai vers tes traversins
par le chemin des folles brebis

un petit air de rien
un galopin sur le comptoir
un tourbillon
un mot fléché dans la tête un rébus
un clou de cercueil
un poumon piqué de flèches poumon au rebut
un tourbillon
un manque d'air
un petit air de rien
un galopin sur le comptoir
je reviendrai vers tes estouffades
par le chemin des bouteilles à la mer

sans gêne ni rapière

12 mars 2010

mercredi 10 mars 2010

à saute-coeur

seule l'aile du nez a frémi
elle a reçu le message comme un trait d'arbalète
six mots pour solde de tout compte
une porte de granit sur sa terrine de fleurs
une insulte grotesque
un adieu avec faute d'orthographe
elle a mordu sa langue
et toisé la rue entière
elle a fumé une cigarette
dans le café aseptisé
elle a maudit la ville et ses hommes
et méprisé le fonctionnaire de banque

elle a chanté elle a dansé
elle a chanté elle a joué
à saute-mouton
à croche cœur
à croche mouton
à saute-cœur

un léger mouvement de mâchoire sous les tempes
il a reçu le diagnostic comme une pellée de braises
six mots trop compliqués dont un au goût de sang
un rideau de fer sur sa vitrine de jouets
une insulte grotesque
un traitement comme une enseigne de luna-park
il a ravalé une absence de salive
et défié le jardin de la clinique
il a bouffé un chocolat
et jeté le papier sur la pelouse
il a maudit la ville et ses blouses blanches
et méprisé la marchande de chrysanthèmes

il a chanté il a dansé
il a chanté il a joué
à saute-mouton
à croche cœur
à croche mouton
à saute-cœur

un regard qui se brise et bascule vers l'horizon
elle a cueilli la confidence comme un boulet de canon
six mots comme un avis de catastrophe
la terre qui s'ouvre sur son enfer
une insulte grotesque
un réquisitoire après un jugement
elle a mâché un goût de bile
et toisé la cathédrale et son couvent
elle a mis un tango dans le juke-box
et dansé seule dans la salle à manger
elle a maudit le bréviaire et ses confiteor
et méprisé le jeune vicaire adolescent

elle a chanté elle a dansé
elle a chanté elle a joué
à saute-mouton
à croche cœur
à croche mouton
à saute-cœur

un pli plus froncé sur le bas du front
il a cueilli le verdict comme une salve de mitrailleuse
six mots comme un avis de recherche
le bruit de la serrure de sa prison
une insulte grotesque
un lynchage et un arrêt de mort
il a serré les poings
et défié l'opinion publique et les lieux communs
il a mangé un chien chaud
à la cafétéria du tribunal
il a maudit la cour et ses hermines
et méprisé le greffier à deux jours de la retraite

il a chanté il a dansé
il a chanté il a joué
à saute-mouton
à croche cœur
à croche mouton
à saute-cœur

on chante on danse
on chante on joue
à saute-mouton
à croche cœur
à croche mouton
à saute-cœur

le navet qui pourrit effluve le chef d’œuvre

10 mars 2010

dimanche 7 mars 2010

des abats des combats

un' baleine échouée
sur le bord de l'assiette
un chameau mal garé
à la station-service
un mouton déguisé
au jardin des supplices
un loup transfiguré
prêt pour le sacrifice
une chienne soumise
devant la muselière
un' jument sous l'emprise
d'un jockey de misère
un renard en chemise
dans la vigne mystère
une douleur exquise
pour la plus belle guerre

battu
débattu
combattu
j'institue
constitue
des ébats
des débats

un testament furtif
au carrefour menteur
un sentiment captif
au bilan du bonheur
un geste possessif
dans le lit des ferveurs
un non définitif
au décompte des heures
un miroir habité
de merveilleux fantômes
un' bannière ajourée
au cœur de mon royaume
un' vals' démesurée
à valser les atomes
un' lettre non postée
dans le livre des psaumes

battu
mal foutu
combattu
j'institue
destitue
des sabbats
des grabats

une pluie attendue
sur la prairie d'avoine
un chagrin répandu
sur un lit de pivoines
un secret entendu
aux vêpres des chanoines
une jupe fendue
sur un bijou cétoine
un parfum de violette
qui monte d'un corsage
la séduction discrète
d'un' oisell' de passage
les mains dans l'épuisette
le cœur dans les cordages
les souvenirs sécrètent
une blessure hors d'âge

battu
abattu
rebattu
j'institue
restitue
des abats
des combats

7 mars 2010





samedi 6 mars 2010

comme une insulte dans le vent

l'inachevé le surfait
une météo des grands chemins
qui est en vie qui parle et qui se tait
le dessiné le suggéré

la vie est question de lumière et de carton
comme un déménagement sous un candélabre
comme une insulte dans le vent

le dessiné le gravé dans la pierre
une météo de transhumance
que dit le mort qui pense et qui trahit
le suggéré l'esquissé

la vie est question de pizzicato et d'accord
comme une mazurka sur le bitume
comme une insulte dans le vent

la vérité est un produit de cervelle
un liquide de viscère
la vérité est corrosion

l'inachevé le transmis
une météo des échappées
qui se souvient qui chante et qui hurle
le surfait le surexposé

la vie est question d'addition et de repas
comme un fémur dans le bouillon
comme une insulte dans le vent


le chronologique le chirurgical
une météo de salle d'attente
qui souffle qui soigne et qui renifle
le calculé le transcrit

la vie est question d'immobilité et de trajet
comme un pont oublié sur la carte
comme une insulte dans le vent

le calculé le protocole
une météo de migration
qui dicte qui efface et qui proclame
le transcrit le non traduit

la vie est question d'absolution et d'azur
comme un écran magique sur la pensée
comme une insulte dans le vent

la vérité est tête de gondole
dans le rayon des périssables
la vérité peut tourner

le chronologique le non daté
une météo de vieil almanach
qui décrète qui disparait et qui vieillit
le chirurgical l'aseptisé

la vie est question de millimètre et d'imprécis
comme une signalisation d'impasse
comme une insulte dans le vent


l'inavoué l'inavouable
une météo de code pénal
qui disculpe qui punit et qui rend grâce
le défaussé le banni

la vie est question de verdict et de hasard
comme un pavé dans la mémoire
comme un insulte dans le vent

le défaussé l'invérifiable
une météo de bois de justice
qui fusille qui ricane et qui en joue
le banni l'expulsé

la vie est question de débordement et de précipité
comme un dé qui tombe de la table
comme une insulte dans le vent

la vérité est un coup de vent
un nuage de poussière
la vérité est un simulacre

l'inavoué le non dicible
une météo de contrition
qui est en vie qui parle et qui se tait
que dit le mort qui pense et qui trahit
l'inavouable le suggéré

la vie est question de rencontre et de rapt
comme un acteur tombé dans le trou du souffleur
comme une insulte dans le vent


la vie est question d'immobile
la vérité est question de mobile

la vie est question de linge et de drap
la mort tire la couverture
et la vérité est en sueur

le canard graisse ses plumes sans se soucier de son cholestérol

en guise de salut à la compagnie Mladha et à Bastien Fournier à l'occasion de la création de Sur un pont par grand vent au Théâtre des Halles à Sierre

6 mars 2010

lundi 1 mars 2010

le sol se dérobe le ciel se déjupe

un soleil
dévoyé
sur le toit
de l'église
une abeille
agacée
par le froid
de la bise
un soleil
arasé
qui poudroie
les alises

mon regard t'enrobe
mon désir t'enjupe
mon regard t'enjupe
mon désir t'enrobe


un' bouteille
à la mer
au guichet
de la poste
une oreille
passagère
à l'archet
de riposte
un' bouteille
en enfer
un pichet
au compost

mon regard t'enjupe
mon désir t'enrobe
mon regard t'enrobe
mon désir t'enjupe


des groseilles
en salade
sur des fleurs
de verveine
un' corneille
en balade
sans ardeur
et sans peine
des groseilles
marmelades
dans ton cœur
porcelaine

le ciel se déjupe
tu défais ta robe
le sol se dérobe
tu défais ta jupe


du vermeil
à la feuille
sur tes lèvres
en vacances
du sommeil
demi-deuil
quand la fièvre
se fiance
du vermeil
du bourgueil
du genièvre
et tu danses

le sol se dérobe
tu défais ta jupe
le ciel se déjupe
tu défais ta robe

1 mars 2010