des enfants tissent des couvertures
en poils de fakirs
leurs sœurs inventent des insectes
aux mandibules pur sucre
les rues tricotent des bancs publics
sur le bitume glabre
je joue au jeu distrait des candélabres
qui se trompent et se cognent
ils disent que le soir va refroidir
des chiens rongent
des squelettes de fantômesleurs petits tètent au drugstore
des sodas alchimistes
les rues brodent des prénoms
aux boites à lettres posthumes
je joue au jeu de dames
qui se cherchent et se lèchent
des policiers rôdent
dans les coulisses du théâtreleurs femmes cousent des galons
aux paletots des vampires
les rues ravaudent des jarretelles
aux persiennes des chambres
je joue au jeu du magasin
qui vend des rhumes au soleil
ils disent que la nuit va crever
des renards marquent le territoire
dans le jardin publicleurs corbeaux menacent
de crever les yeux de la fromagère
les rues faufilent des cartes de crédit
aux loubards de la banque
je joue au jeu du pendu
qui gigote dans le confessionnal
31 janvier 2012