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le
peintre du dimanche nourri au myosotis
la
martre rasée de frais marchant sur la toile
le
jus de la chélidoine et l’œuf du coucou
le
graffiti du rouge-queue, la rature du corbeau
et
le pissenlit qui fourbit ses armes dans le parc du cheval
piler
tous les pigments des âmes
viser
le point de fuite au creux de l’estomac
faire
valser la trapéziste au-delà du cadre
que
vienne une macération de primevères sur nos vertèbres usée
la
mouche qui prend ses aises et détruit les cervelles
le
sable jaune pour les trous, la terre rouge pour les murs
l’asperge
qui traverse le goudron
la
crécerelle qui crève le tambourin
et
la renarde qui jappe dans les lavandes
monter
la garde devant le donjon effondré
surveiller
le niveau de l’eau à chaque orage
enduire
les mamelles de la sorcière d’une graisse de bouc
que
vienne le vent de la mer pour ressuyer les drames
la
statue du commandant qui fend le préau de l’hospice
les
jonquilles qui bavardent, le rouge-queue qui frétille
l’odeur
d’urine et de poire sur la terrasse
le
sarrau violine, à la mode l’autre siècle
et
les mots qui perdent le chemin au milieu de la phrase
cultiver
la ciguë pour guérir les outrages
semer
le doute dans les plates-bandes de l’oubli
donner
le pain sec à la palefrenière, elle est si maigre
que
vienne la journée des colombes pour s’évader
le
plumeau des anniversaires sous le lit conjugal
les
fruits dans la soucoupe qui bavardent et spéculent
la
crousille des vacances pour un projet de roulotte
le
chiffon à poussière sur les sautes d’humeur
et
la petite culotte rouge à la poignée de la porte
désencombrer
les poumons des scories de l’habitude
huiler
les coudes et les genoux pour la promenade matinale
trafiquer
avec la sexothérapeute les risques de chute et de rechute
que
vienne une floraison de narcisses sur nos dépotoirs
le
simulacre de longue vie sur la table de chevet
le
livre des heures, le livre des saints et celui des lunaisons
le
parfum de lavande sur le mouchoir des sueurs
la
bougie qui tourne le dos et calcule les jours de grâces
et
la musique des machines qui raconte les corps
javelliser
la tornade des diagnostics
essorer
les électrocardiogrammes
scanner
la ligne de vie de l’anesthésiste
que
vienne un hélicon furieux dans la valse des bourreaux
les
mésanges à longue queue revenues dans le sureau
le
rouge-gorge qui acquiesce cette mauvaise fortune
les
vents contraires soulevant la poussière de la route
le
paysan qui lustre sa vieille moto Guzzi devant la fumassière
et
le taureau au pré qui broute une véronique
rompre
les os des repousses du désespoir
noyer
la mélancolie dans un tonneau de vinasse
séquestrer
la carillonneuse pour lui emprunter sa corde
que
vienne une brusque giboulée pour effacer toute trace
la
calcification des rêves les nuits de somnifères
la
sclérose des projets familiaux
la
chape de plomb sur les festivités des rencontres
la
tétraplégie des sentiments à la fin de la semaine
et
le besoin de purger les vieilles fatigues
tronçonner
les branches des mauvais souvenirs
arracher
les fleurs violettes, celles qui font pleurer
soûler
la futurologue, qu’elle se trompe de mensonge
que
vienne un bûcheron de l’enfer pour aérer nos fourrés
la
dramaturgie des genêts face à la mer
l’espace
entre deux galets chargé de sel
la
réplique de la vague avant les trois coups
la
comédienne en bikini qui fait la sirène
et
le souffleur écarlate qui a bouffé un oursin
découper
une serviette de bain dans la literie de la grève
nourrir
les nuages avec le pain des mouettes
huiler
la peau de la cerf-voliste avant les grandes chaleurs
que
vienne une bouteille de la mer avec un message en braille
la
part de féminin de nos tourments au fond d’une barrique
la
soif de l’absolu et de l’éternel devoir
le
rouleau de sparadrap pour rapiécer la vie
l’essoufflement
de l’araignée à tisser du spleen
et
l’éblouissement du premier pissenlit
ressuyer
les habitudes à la brise des dimanches
broder
les initiales des mariages printaniers
éplucher
les deuils de l’infirmière de nuit
que
vienne un signe de légèreté sur nos armoires à secrets
les
paquets de neige sale ronchonnant au bord de la route
l’allée
de peupliers fuyant vers le sud-ouest
la
maison du cantonnier pour la belette, les guêpes et les amours
le
bassin de décantation et son brochet au gasoil
et
le bosquet de genévriers pour abriter la sieste
encourager
les rapts des mauvaises habitudes
semer
du lin et de la moutarde sur les plates-bandes en congé
dépoitrailler
la chenegaude pour boire à ses mamelles
que
vienne un sabbat lumineux pour trucider l’hiver
l’après-midi
qui jouit d’une langueur tiède
le
fauteuil qui chuchote une invite à l’amour
le
missel qui ferme les yeux et transpire
l’odeur
de pain d’épices et de safran brûlé
et
la robe de lin qui raconte des choses
dépoussiérer
le carnet des promesses enjouées
mettre
à feu la compassion inutile
convoquer
la cajoleuse pour le désordre des corps
que
vienne une prescription de laudanum avant le crépuscule
le
phacochère qui s’oublie devant la nurserie
le
passage clouté décoré de bonbons à la gomme
le
patrouilleur scolaire avec un nez rouge de clown
le
bar qui ne sert que des petits noirs et du pastis
et
le billet de loterie pour dormir un jour sur deux
balayer
devant le carton du sans-abri
pisser
sur le muguet pour noyer la chance
effeuiller
la Marguerite qui ne veut que mon bonheur
que
vienne une poule boiteuse pour pondre un bienfait
le
quadrillage des pâquerettes dans un carré de soleil
la
colonie de fourmis qui jouent au Monopoly
le
coup de vent rigolard et ravageur
le
recul du scolopendre vers sa part d’ombre
et
les confettis de pluie sale sur la vitre
renouer
le lacet des bandages printaniers
faire
le tri des manœuvres et des renoncements
abandonner
la médiatrice au rayon des insultes
que
vienne un vol de canards sur le vallon qui se repent
la
gomme pour les couleurs de la neurasthénie
le
nœud au mouchoir pour ne pas oublier de rire
l’angoisse
qui joue aux billes sur le préau
la
musique qui prend l’eau sur le radeau des soupirs
et
la sonnette du vélo qui sonne o sole mio
tartiner
de margarine les faux mercredi après-midi
apprendre
sa leçon dans les plis des jupes des cousines
consoler
l’inspectrice avec des équations de faux semblants
que
vienne la remise des prix avant la Saint-Glinglin