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les
aventures des chiennes dans la châtaigneraie
le
jus de la guimauve sous la source de tuf
le
corbillard dérupité dans le pierrier du torrent
la
couronne de fleurs en plastique sur la croix des missions
et
le berger qui fait boucherie d’une brebis boiteuse
allumer
des contre-feux pour conjurer l’hiver
promener
une brouettée de choux à la sortie de la messe
dépuceler
la passionaria l’après-midi du grand soir
que
vienne le chant du clairon à la porte du dispensaire
le
caillou dans la chaussure du mille-pattes
la
rancœur qui mijote dans le sang du jaloux
la
crise de foie de la mante religieuse
la
brume qui s’invite dans les yeux de l’amoureuse
et
la panoplie de Tarzan dans l’armoire à balais
tirer
le rideau sur une mélancolie malpropre
essuyer
la vaisselle des mots de divergences
entretenir
un commerce avec la dame-pipi du théâtre
que
vienne l’allumeur de lanternes à la soirée de veille
la
livraison retardée d’une pinte de bon sang
le
mousqueton du chasseur-alpin oublié au bistrot
la
chanson viking sous le balcon de l’amoureuse
l’envie
de voyage incrustée dans les ovaires
et
le ticket de tramway pour donner illusion
composter
le chagrin à la sortie du supermarché
parfumer
la literie d’un jus de crocus
vouvoyer
la douairière à la porte de la chambre
que
vienne l’échanson avec son vin de noces
le
démembrement de la poulie dans les viscères
la
cartouche à dessein dans la poche à gousset
la
carte d’anniversaire postée à fausse date
les
miettes de pain dans le caleçon du samedi
et
la mélancolie pitonnée dans un ressaut de falaise
raboter
une fatigue vieille sur la nuque
décompter
les soucis dans le bidon à récurer
gourmander
la cousine nue dans la cabane de chantier
que
vienne un salmigondis de ressentiment dans les interstices de l’âme
les
pives de mélèzes déversées dans la hotte
le
casse-noix qui grince dans le talus d’en face
le
berger des nuées mâchouillant une racine de gentiane
le
chien de rouge qui retrouve la trace de l’abattoir
et
le gardien des heures sombres qui s’ennuie à mourir
mêler
le calendrier des saints au carnet des saillies
brasser
la bière amère des chemins de croix
délacer
le corset de la flûtiste avant l’allegretto
que
vienne la métaphore d’une nuit de l’Avent
le
genou qui transhume les scories du bal
l’escarpin
qui brille de salive et de bière
l’euphonium
qui ronfle un excédent de vinasse
la
tombola qui ravive une parcelle de dieu
et
la mélancolie du torchon ressuyant les verres de cantine
éteindre
son mégot d’un talon présomptueux
ordonner
au petiot de surveiller les verres
embarquer
la sommelière dans un tango ravagé
que
vienne un solo de trompette pour saluer le désir
l’ectoplasme
du juge dans le miroir de l’étang
le
nénuphar pendu parce qu’il ne sait pas se noyer
l’absence
d’intention dans l’œil du crapaud
le
coupeur d’osier s’excusant auprès du butor
et
le carré de chocolat fondu dans la poche de l’écolière en fugue
jeter
la tarte aux pommes parce que personne n’est venu
ravauder
la toile d’araignée dans la chambre d’ami
et
lacérer la robe de la pacificatrice des affligés
que
vienne l’armistice des vents de dessiccation
le
balai-de-riz sur l’escalier des mariages
les
confettis qui dansent sous la bise mesquine
le
dormeur du banc public qui ronfle du Wagner
la
marchande de nems dans sa roulotte en carton
et
le pigeon qui rame sur le trottoir encombré
remonter
le ressort de la stupéfaction
rassembler
les bons mots pour les salutations
blâmer
la démarieuse des accouplés de la nuit
que
vienne un service de voirie sur nos résolutions
le
rideau souffreteux ajouré par l’araignée
l’idée
d’un feu de cheminée dans le pouls de la carotide
la
chaussette impaire accoudée à la fenêtre
la
chemise imprégnée d’odeur de choucroute
et
la pamoison d’une rose sur l’édredon des lundis
recuire
la nostalgie dans un jus de saindoux
abreuver
le cancrelat grignotant le cortex
caresser
à rebrousse-poil la brodeuse de corsets
que
vienne l’abandon des agapes familiales
la
tronçonneuse manchote dans la saulée
l’huile
de ricin brûlée dans le chiffon d’étoupe
le
mazout de chauffage dans l’amorce de la pompe
le
bois de lune pour les lattes du sommier
et
les rémiges du canard dans la minuterie
relancer
toutes les machineries pour rallumer le doute
mettre
dans le bas de laine la mansuétude du mouton
étreindre
la savetière dans le hangar des sauvagines
que
vienne sur la table de la cuisine l’excuse de l’usurier
la
ronde des couleurs dans le lit des tempêtes
les
nuances d’affliction sur le calendrier
le
point noir comme un trou au milieu de l’horloge
le
point cardinal émacié au creux de la main
et
la cartographie des roseaux sur le pain quotidien
abraser
les aspérités des jours de la semaine
vernisser
les écorchures de la rancœur
abreuver
la diamantaire avec un jus de réglisse
que
vienne l’heure des courriers du cœur
l’écorce
du bouleau qui raconte les anges
le
fauteuil Voltaire sur le tapis de feuilles mortes
le
thermos de thé de Chine trop sucré de miel
le
gingembre confit pour réchauffer les entrailles
et
la plainte du roitelet abandonné
rincer
la vie à l’eau des torrents
colmater
la conscience avec la vase de l’étang
enfermer
l’oiseleuse dans la cage des ressentiments
que
vienne un chant de repos et de contrition
le
silence emmuré dans la queue d’une comète
la
déchirure de l’après-midi sur un seul coup de vent
l’avoine
fermentée pour l’ivresse d’un vieux cheval
la
fatigue déshabillée sur la banquette d’une salle d’attente
la
nuit qui tire son coup au premier coup de l’horloge
délacer
avec tendresse la prison d’un corset
délaisser
la musique sur un piano en déroute
enlacer
la mercière et ses attaches câlines
que
vienne une flambée de bois de rose dans le ventre de la veuve
l’alcool
de cafard dans la gourde abimée
le
mouchoir sale de sueur fatiguée
la
trappe à souris dans le buffet des conquêtes
le
chaudron de soupe à la misère
et
le calendrier sans jour de fête
raviver
la verrue d’un coup d’ongle noir
essorer
la liquette dans la cuve à soucis
soûler
la montreuse d’ours avec de l’hydromel
que
vienne la neuvaine des tornades et des tremblements
le
cri de la sarcelle au-dessus de l’étang
le
vélo couché au bord de la roselière
le
peintre exténué qui lèche son bleu de Prusse
le
chagrin de la clématite abandonnée sur un banc
et
le chant sublime de la jeune femme sur sa barque
tremper
son pinceau dans une grenouille rousse
détourner
la perspective du tableau
soudoyer
la pêcheresse avec une cuiller en argent
que
vienne la pêche miraculeuse des bonbons colle-aux-dents
l’incendie
de la forêt à l’arrière d’une ville trop blanche
le
fleuve qui charrie des pénitences et de la cendre
la
fontaine qui goutte le fiel du rituel
le
béret du violoniste pour faire la quête
et
le remords de la grenouille qui coagule le sang des pauvres
harmoniser
le chant du corbeau
repeindre
les pétales de la rose gelée
séduire
la sacristaine derrière la Vierge aux Cent Douleurs
que
vienne l’hébétude sous l’assommoir indulgent
l’envol
du bouquet au-dessus d’un paravent
le
lit de noces dans une boule à neige
l’incertitude
comme un caillou dans la chaussure
le
livre des prénoms sous le livre des heures
et
le sang des menstrues sacrificielles
lire
l’avenir dans le foie d’un coq
marier
le chardon avec le myosotis
racheter
l’esclave pour le prix d’un diamant
que
vienne la mousson sur un désir de mariage
le
soldat endormi sur son quart de vin
les
feux de balises étouffés par la pluie
le
clairon rouillé sous le lit de camp
la
carte des denrées bouffée par les rats
et
l’ennemi qui siphonne un verjus de victoire
repriser
la bannière avec du gros fil de cuivre
écrire
un couplet sombre à l’hymne du canton
réchauffer
la colonelle avec du baume tranquille
que
vienne la relève dans cette nuit chahutée
les
plumes du choucas pour conjurer la neige
la
mue du serpent pour camoufler les rides
la
flambée de bois résineux pour feu d’artifice
la
porte de la grange ouverte aux bohémiennes
et
le trombone qui renonce à l’angélus
négocier
au rosier une rose de dentelles
plumer
une poularde pour un anniversaire
caresser
le jarret de la vétérinaire
que
vienne la poussière de Vénus sur le drap de lit
la
contrition des amoureux au motel des fleurs
la
serviette de bain qui sent le musc et le forçat
le
géranium qui ment sur le bord de la fenêtre
la
mésange sans pudeur ni scrupule
et
l’incendie de la chapelle des mariages
ouvrir
la barrière du parc au vieux cheval
saler
la soupe aux choux avec du petit lard
mentir
à l’infirmière-visiteuse le lundi matin
que
vienne un brouillard de rédemption sur le séjour des morts