pour arpenter les marécages
on compte les couleuvres et les râles
ici la solitude est bannie
il y a tant d’insectes
que mille Japon et la banlieue de Bogota
tant de vies et de morts à la fois
le poème vibre de tant d’élytres et d’abdomens
la chanson du cloaque
on quitte la terre sur des émerillons de feu
pour incendier les forêtson compte les pives et les roitelets
ici l’insouciance est mise à ban
il y a autant de mousse
que la laine de cent mille moutons d’Islande et d’Ariège
tant de cris et tant de crottes
le poème fermente dans les gésiers et les ventres
la chanson du pylore
on funambule sur des palombes castillanes
pour mesurer les arèneson compte les orangers et les faucons
ici la vie est en sursis
il y a autant de sable
que cent Sahara et la plage de Sète
tant de coquillages et tant de couteaux
le poème gonfle de marée et de miasmes
la chanson des viscères
17 janvier 2012
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