Araignée de neuf heures, facteur.
Un homme m’écrit des missives dessinées, peuplées de gens
qui sont mes frères, sortis d’un bal nègre. Je répondrai lundi des histoires de
pluies froides et chagrines. Des ouvrières vendangent un dernier raisin
surmaturé. Cela fera du vin de mariage. Le village sourit sous le soleil. Le
cimetière attend la fanfare et le vin d’honneur. On mangera des châtaignes
rôties et du vieux fromage.
Il y eut trois nuits de gel et un vent venu d’Italie. Les
frênes se déshabillent. Les voisins sont plus proches. On les saluera plus
souvent.
Araignée de neuf heures, docteur.
Je croque des pastilles de valériane. Je dessine des
buissons d’automne en attendant le moment de la musique. Je rêve d’un roman
imbécile où les objets dictent la loi des habitudes. Au chapitre deux, des
fouets mécaniques terrorisent les enfants d’Halloween.
On signale un retour des chansons de Bob Dylan.
Une petite araignée noire tisse sa toile entre la chaise
et le ficus.
Je pense à la reconquête.
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