1440 minutes

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editions d'autre part

jeudi 1 novembre 2012

je pense à un tableau à réinventer

Le tableau ouvre sur l’ouest. Le jardin potager est un parfait désordre. La prairie attend le gel. La vigne regarde la lune attardée sur la crête blanche.

Araignée de neuf heures, facteur.

Un homme m’écrit des missives dessinées, peuplées de gens qui sont mes frères, sortis d’un bal nègre. Je répondrai lundi des histoires de pluies froides et chagrines. Des ouvrières vendangent un dernier raisin surmaturé. Cela fera du vin de mariage. Le village sourit sous le soleil. Le cimetière attend la fanfare et le vin d’honneur. On mangera des châtaignes rôties et du vieux fromage.

Il y eut trois nuits de gel et un vent venu d’Italie. Les frênes se déshabillent. Les voisins sont plus proches. On les saluera plus souvent.

Araignée de neuf heures, docteur.

Je croque des pastilles de valériane. Je dessine des buissons d’automne en attendant le moment de la musique. Je rêve d’un roman imbécile où les objets dictent la loi des habitudes. Au chapitre deux, des fouets mécaniques terrorisent les enfants d’Halloween.

On signale un retour des chansons de Bob Dylan.

Une petite araignée noire tisse sa toile entre la chaise et le ficus.

Je pense à la reconquête.

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