1440 minutes

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editions d'autre part

dimanche 9 décembre 2012

je pense à un nouvel ordre des choses

Le tableau est une forge d’avalanches. Le jardin s’est dissout d’urine de chat. La prairie raconte les blessures des faucilles. La vigne ronfle une ivresse de vin canaille.

Araignée d’un matin d’ecchymoses, couperose.

Un homme mesure le débit et la hauteur du fleuve. Il salue un héron dépressif et pouilleux. Il lance des pierres à un renard étranger. Il sait les indices des amours aux épines des argousiers. Il signale dans son calepin le passage d’un tronc ou d’un noyé. Il pense à une mangeuse d’hommes dans la rue des églantines.

Il ouvre les vannes d’un nouvel ordre des choses.

Il y eut une crue maladroite de limon et de glace. Il y eut du bétail en débandade. Il y eut une glissade d’un pêcheur. Il y eut un soleil absent.

Araignée d'un matin d'ecchymoses, nécrose.

Je diagnostique les affections des animaux. La tendinite de l’écureuil, l’arthrose du crapaud et l’urémie de la belette. Je dissèque le chagrin du seigle et l’espérance de la tomme. Je délivre des ordonnances pour les poules et les morbiers. Je rêve de romans garagistes où les vendangeuses de l’âme ont des gants de latex et des masques vénitiens.

Une araignée contrebassiste invoque les rideaux du purgatoire.

Je pense à la vanité des regrets soldés.

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