Araignée de l’armoire aux chaussures, parjure.
Un homme rassemble ses juments fatiguées. Il les nourrit
de pommes reinettes et de pains d’avoine. Il leur parle de plaines vertes, de
cactus et de rosée. Il cajole la tristesse au fond de leurs yeux. Il pense à l’andalouse
amazone et ses chiens d’Amérique.
Il repousse à grands cris les tornades des mésaventures.
Il y eut un coucher de soleil sur le fleuve malade. Il y
eut un feu de feuilles mortes devant la distillerie ambulante. Il y eut des
poires cuites dans du vin rouge. Il y eut des chants de ripailles montagnardes.
Araignée de l’armoire à chaussures, écorchure.
Je traverse le marché aux viandes dans le respect des
salaisons. Je salue les équarrisseurs et les garçons de plot avec des rituels cochonnailles.
Je leur dis des poèmes de tripes et de jarrets. Je rêve de romans charcutiers
où des femmes en tabliers de côtes-de-mailles se parfument de saindoux et de
caillette.
Une araignée de forfaiture fuit les genièvres et les
lauriers.
Je pense à l’hébétude des têtes de veaux.
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