Le tableau descend dans le caveau des archives. Le jardin
console une martre veuve. La prairie ressuie les chiffons du peintre. La vigne
se réjouit des fumées bleues du printemps.
Araignée de la dernière fêlure, échancrure.
Un homme met sa vie dans une valise de cuir. Il brûle des
lettres et des livres. Il enveloppe une peinture avec un journal de bonnes
nouvelles. Il dessine sur un carton un itinéraire centripète. Il nettoie ses
chaussures de ville et plie avec soin une chemise de lin. Il pense à une femme
qui lui avait fait la promesse de sa présence lors d’un dernier soir.
Il réserve une chambre pour une escale sous la lune.
Il y eut une musique de cuivres dans le brouillard. Il y
eut un renard dans le poulailler. Il y eut un busard dans le nid des pies. Il y
eut un train arrêté en rase campagne. Il y eut une femme court-vêtue
rebroussant chemin.
Araignée de la dernière fêlure, forfaiture.
J’achète au marché aux puces une valise de cuir usagé. Elle
est trop grande pour ma vie. J’y trouve une lettre avec un prénom de femme. Le brocanteur
me propose aussi un vieil horaire de train et un itinéraire fatigué. Je lui
fais plaisir puisque demain je rejoins la femme que j’aime. Je rêve de romans d’amour
où des araignées industrieuses et déterminées seraient les gouvernantes des
sentiments.
Une femme en robe de soirée m’attend sur le perron de sa
maison.
Je pense à une sensation de fin du monde.
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