1440 minutes

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editions d'autre part

dimanche 2 décembre 2012

je pense à l'hébétude des têtes de veaux

Le tableau est un squelette de frêne. Le jardin dégoupille ses viscères. La prairie est à jeun avant la narcose. La vigne donne sa dernière feuille à une parturiente.

Araignée de l’heure de la messe chantée, désorientée.

Un homme dessine des plans de cimetières sur des panneaux de formicas. Il imagine des allées pour les soldats et des contre-allées pour les artistes. Il souhaite des remparts pour les régentes et des échappées pour les chanteuses. Il pense à une épitaphe pour une caresseuse indolente.

Il se garde un pré-carré pour l’hébétude des têtes de veaux.

Il y eut un requiem pour enfants bâtards. Il y eut une oraison pour la généalogie des coucous. Il y eut un collier de verroteries pour l’amante reniée. Il y eut soupçons de meurtre au salon-lavoir.

Araignée de l’heure de la messe chantée, diamantée.

Je cuisine des pot-au-feu monstrueux dans des chaudrons bourgeoisiaux. Je vends du cholestérol de gras jaune aux tables des invités. Je décris les amibes bienveillants et la corvée de la saignée. Je soudoie l’anesthésiste avec du miel de valériane. Je rêve de romans telluriques où des sourcières assoiffées font vibrer d’étranges baguettes.

Une araignée gardienne du microscope brode des formes érotiques dans le convexe des lentilles.

Je pense à l’alchimie des alcôves.

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