Le tableau est une compilation de remords. Le jardin
accroche des fanfreluches aux solives. La prairie recense ses colchiques et ses
coprins. La vigne signe des décrets catastrophes.
Araignée de l’aurore boréale, virginale.
Un homme écrit des histoires grises dans la salle d’attente
d’une gare alémanique. Ses personnages font des acrobaties et du mime sous la
grande horloge. Les trains qui vont au nord s’attardent jusqu’à la fin du
spectacle. Il boit du café fertig avec un chausson aux pommes. Il pense à une
contrôleuse rousse qui voulait lui poinçonner l’oreille pour marquer sa
conquête.
Il s’imprègne de l’abnégation de la fontaine.
Il y eut un vendeur de marrons grillés. Il y eut des migrants
sans valises. Il y eut une femme enceinte ruisselant de sueur. Il y eut un
appel au calme dans le haut-parleur.
Araignée de l’aurore boréale, baptismale.
Je sème dans le petit matin des graines de contrebande. Je
cautérise les chagrins d’enfants avec des gratte-culs. Je compose des rengaines
de genoux fébriles et de dents cassées. J’accepte un pacte de renoncement avec
le manuel d’histoire. Je rêve de romans ferroviaires où le balancement des
essieux donne un roulis de plaisir à la passagère vis-à-vis.
Une araignée pudique tisse un rideau de velours sur la
porte de la cabine.
Je pense à une escale sous la lune.
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