les bruits de l’habitude
dans une turbine inquiète
les bruits de l’Amérique
dans un nuage acide
les bruits de fin de mois
dans le carnet du lait
les bruits de la pénombre
bien au fond de la poche
et le poème comme une clameur d’étoile
dans un vieux caméscope
les bruits de l’allégresse
dans une tirelire
les bruits des longitudes
dans le nez de l’avion
les bruits des cinq-à-sept
dans l’hôtel des luzernes
les bruits des sépultures
dans une voilure de rêve
et le poème comme une danse païenne
dans une buse de paie
les bruits de l’ivresse
sur le zinc du comptoir
les bruits des matelots
à cheval sur les quais
les bruits des vendredis
dans les transports publics
les bruits du pain rassis
trempé dans le potage
et le poème comme une promesse de bal
aux perrons des mairies
les silences donnés
au vent de la Camargue
les silences qu’on prend
aux naseaux du cheval
et tous ceux qu’on installe
les soirs de demi-brume
et le silence enfin
devant le catafalque
et le poème comme une euthanasie mauve
31 octobre 2011
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