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editions d'autre part

samedi 7 novembre 2009

noeud de vache

Dans la petite ville heureuse, le temps va se mettre aux guirlandes, fils de pêche ou câbles métalliques, selon le poids ou l'humeur. La réclame n'a pas attendu le jour des morts pour vanter le luxe nécessaire. Se recommandent : chapons et dindes, nobliaux et notables. Dans les veillées d'automne, quand les terrasses se vident de fumeurs, et les cafés sont vides de vivants, quelques uns tissaient le piège, glu et nœud coulant.

Dans la ville heureuse, le bon président suivait tranquille le fil électrique de son vélo sans se soucier des sautes de vent mauvais sur la passerelle, juste un regard à droite au carrefour des corbeaux, et un coup de frein au giratoire des opportunistes. Quelques clous sur le parcours, des punaises sur la chaise, des pétards chinois dans les dossiers, et des nids de pourriture dans l'immeuble. Combien sur le marché des dupes une peau de président ? Oh presque rien, juste un costard de notable et une livrée trop grande pour des jeunets aux dents longues. Et un nœud papillon pour la rancune. La petite ficelle lâche un gros soupir et l'étiquette "farces et attrapes".

La santé est vendue sous mensonge. On renifle devant l'assurance. On tousse dans son portemonnaie et on voudrait bien cracher à la face des malandrins. Mais la pandémie nous l'interdit. L'état de droit est en quarantaine, on est prié de ne pas déranger.

Au chapitre des morts, il me reste encore quelques larmes et quelques rires pour saluer le départ de dame Carole Roussopoulos, si grande dame et si noble de pensée et d'éthique. Qui dira à ce cimetière sous le château sa chance et son honneur ?

A l'abri dans son fumoir, la petite ficelle prend bien note ce soir qu'un quarteron de démocrates est passé maître dans la pratique du nœud de vache.

7 novembre 2009

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