pitié les rides creuses
pitié la fringale de soi
pitié les minutes perverses
et la lourde tristesse
des fruits trop mûrs
et des soirs qui fatiguent
je sais des maladies
qui prennent à travers champs
qui fauchent les colchiques
et coursent les nuages
je sais des bonheurs brefs
qui lâchent la bride
qui tintent à la cloche frêle
et se mordent la langue
pitié les yeux qui plissent
pitié les soleils fourbes
pitié les sourires assoiffés
et la tendre quiétude
des liqueurs aux amandes
et des soirs qui s’installent
je sais des musiques tièdes
qui roulent le pavé
qui ouvrent les persiennes
et baisent sur les balcons
je sais des joies tranquilles
qui flûtent sur les tuiles
qui lavent les carreaux
et repassent les cœurs
pitié les faux mensonges
pitié l’étoile vraie
pitié l’oiseau de lune
et le chant violoncelle
des heures consumées
et des soirs qui soupirent
je sais des chevaux rebelles
qui frappent du sabot
qui renoncent à l’avoine
et filent dans la nuit
je sais des libertés nues
qui brisent les miroirs
qui jettent le signal
et brûlent les masques
pitié les feux de la forêt
pitié la soupe qui brûle
pitié l’orage abandonné
et la chanson fermentée
des amours de passage
et des soirs qui reculent
je sais des paroles fières
qui trouent la destinée
qui tissent des drapeaux
et percent les tonneaux
je sais la révolte crue
qui casse les prisons
qui repeint la comète
et tricote l’histoire
28 août 2011
dimanche 28 août 2011
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