je devrais me dire que la mule trop grasse ne fait pas de
bonnes saucisses, que l’artichaut de montagne donne une liqueur aigre, et que
la parole du charlatan est frelon et chardon
je devrais dire la culpabilité des enfants quand le vin de
messe a pourri dans les gourdes de la promenade d’école
je dois me dire que le bélier sans corne est si malheureux
dans son troupeau qu’il l’emmène sur la voie ferrée, trahison du berger et
papier froissé dans la clochette
je dois dire le purgatoire des adolescentes dans les
boutons de fièvre et les démangeaisons des mamelons
je me dis que la gélinotte gratte la pamoison dans les
traces des bouquetins en rut et le névé de juillet, mélancolie de l’alpiniste
et sourire de l’orchis
je dis le paradis des jeunes mariés dans le désordre du
trousseau et l’ordonnance de la batterie de cuisine
je me, économie et consignation
je, trop longtemps j’ai dérangé le pierrier
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