je devrais me dire que la tierce grelotante est tombée du
violoncelle sur le tapis de prières, couche pour le chien endolori et
belliqueux, silence du talon-aiguille devant l’Ave Maria
je devrais dire la partition divisée par le souffle des
silences, la confusion de l’archet devant le digicode du conservatoire, coma
éthylique ou mort imminente de la concierge
je dois me dire que la compotée de fruits d’automne moisit
dans le thermos pour la journée de chantier, grève du tunnelier et cascade de
roches blanches
je dois dire le sifflement agacé de la marmotte, occupée de
transhumance et du carnet d’épargne pour les petits, détournement des eaux et
pompage du silence
je me dis que le cheval gris de la Camargue peut bien
donner son crin à la musique et son crottin aux roses trémières de la maison
amarrée du gardian
je dis les vacances des torrents, les ponts sur les
rivières et la retraite du barrage, absence du Rhône et disparition du glacier
je me, dérupe nécessaire et marée dans le baptistère
je, trop longtemps mon âme a chaviré dans le tourbillon
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