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editions d'autre part

dimanche 18 mars 2012

qu'on invente des chemises

qu’on invente des chemises
pour les bonheurs indécis
et des pieds-de-biche
pour extirper la peur

les trottoirs luisent sous une pluie neuve
ça sent l’amour au lavatoring
ça sent la sueur de princesse
et le haricot de mouton chez le renégat
la ville tricote des romances printanières
au bal de l’assistance publique


qu’on invente des casquettes
pour les mariages arrangés
et des pioches d’acier
pour creuser les remords

toute l’étendue d’un trombone
sur le carrousel de l’hôtel de ville
ça sent la barba papa dans les culottes
ça sent le déodorant de femme à barbe
et le tripoux du boxeur maltais
la paroisse escamote les confesses
au passage du mystère glorieux


qu’on invente des paletots
pour les scrutins dominicaux
et des cisailles
pour découdre les secrets
 
les réverbères vont se coucher
à l’entrepôt des fêtes foraines
ça sent la farine grillée dans la cour d’école
ça sent la grenadine chez l’amoureuse
et le hachis Parmentier chez l’équarrisseur
l’atelier mécanique soustraite du plasma
à la foire du trône

qu’on invente des chapeaux
pour les irrévérences
et des arquebuses
pour les spectacles du vivant

18 mars 2012


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