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editions d'autre part

dimanche 31 octobre 2010

je regarde le talus de vignes

une sauterelle sabre
est posée sur la vitre
une patte en allée
les yeux affolés
d’une espionne presbyte

elle a perdu la bataille
elle a perdu sa guerre

elle vivra jusqu’au jour des morts
le vent aigre et sournois
l’emportera

je regarde le talus de vignes
et me demande bien
où est passé le gardien
de l’usine à rêves
qui a volé le protocole
à quelle heure est parti le coucou


un vieux pied de chou
a ployé sous son poids
la tête déchirée
vaincu par les pucerons
pourri dans le trognon

il a perdu la bataille
il a perdu sa guerre

il ne servira à rien
une brouette grinçante et rouillée
l’emportera

je regarde le talus de vignes
et me demande bien
où est passé le cuisinier
du temps
qui a volé la jardinière
à quelle heure est partie la coccinelle


un coing a pourri
sur son arbre
boursoufflé rose
sucé par les guêpes
becqueté de moineaux

il a perdu la bataille
il a perdu sa guerre

il tombera sous le gel
une corneille grise et malade
l’emportera

je regarde le talus de vignes
et me demande bien
où est passé le copiste
du bréviaire aux serments
qui a volé l’encrier
à quelle heure est parti le garrot à l’œil d’or

31 octobre 2010

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