a mis un gros ceinturon
avant de baisser les pantalons
elle aime les enfants
comme une bergère
comme une petite sœur de charité
elle bande les yeux
pour arpenter les reins
après tant de kilomètres de bonté
il est temps de faire la vie d'ange
la gardienne d'enfants
a glissé un loup de velours
avant de pincer les fesses
elle aime les enfants
comme on aime la semoule au sirop
les papillons jaunes et le mille-pattes
elle regarde le ciel
pour savourer les peaux de lait
après tant de kilomètres de bonté
il est temps de faire la vie d'ange
la gardienne d'enfants
a mis un nez rouge
avant le guiliguili des devants et des derrières
elle aime les enfants
comme on aime la fièvre
la peur et les orties
elle ferme les yeux
pour humer le sommeil et l'urine
après tant de kilomètres de bonté
il est temps de faire la vie d'ange
la gardienne d'enfants
joue de la boîte à musique
pour assécher les larmes
elle aime les enfants
comme on gratte une croûte
comme on lèche une goutte de sang
elle grimace des yeux
pour mimer le pardon
après tant de kilomètres de bonté
il est temps de faire la vie d'ange
la gardienne d'enfants
referme le dortoir
avant d'aller au marché
elle aime les enfants
comme on aime les cerises
les pleurotes et les groseilles
si elle a les yeux rouges
c'est à cause des pollens
après tant de kilomètres de bonté
il est temps de faire la vie d'ange
la gardienne d'enfants
dort avec ses peluches
les deux mains sur son ventre
elle aime les enfants
comme un chant de malheur
une blessure infinie
elle se frotte les yeux
ça fait des petites lueurs
après tant de kilomètres de bonté
il est temps de faire la vie d'ange
le navet qui pourrit effluve le chef d’œuvre
11 février 2010
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