la maison des délices
couvrez couvrez
les jardins des délires
un oiseau repenti
sur le laurier gelé
des soleils de granit
sur la place publique
un bouquet de violettes
sur un banc oublié
un sourire flagellé
au miroir de l'hôtel
un seul verre de liqueur
sur un chagrin du soir
et ne pas déranger
sur la porte du coeur
ouvrez ouvrez
la maison des délices
couvrez couvrez
les jardins des délires
un oiseau inquiété
par un couple de pies
des soleils de cristal
sur les toits de béton
un brin de myosotis
sauvé sur disque dur
un regard en dessous
sur des corsages fiers
un souvenir d'absinthe
au goût de nostalgie
et ne pas déranger
sur le quai du désir
ouvrez ouvrez
la maison des délices
couvrez couvrez
les jardins des délires
un oiseau encagé
sur un balcon plein sud
des soleils ficelés
au vestiaire des vacances
un tapis de tagètes
en guise de drap de bain
un sourire émietté
par la crème antirides
un parfum de jasmin
sur le col du peignoir
et ne pas déranger
au pied du couvre-lit
ouvrez ouvrez
la maison des délices
couvrez couvrez
les jardins des délires
un oiseau pèlerin
sur la carte du tendre
des soleils de carlingue
dans les rues des tropiques
un jet de boutons d'or
sur l'autel des promesses
un regard étamine
sur des pollens de charme
un lacrima christi
cueilli à pleine bouche
et ne pas déranger
sur l'ourlet d'une gaine
ouvrez ouvrez
la maison des délices
couvrez couvrez
les jardins des délires
un oiseau crucifié
par un destin jaloux
des soleils pyromanes
sous des jupes savanes
un cortège de lys
tombés d'un soutien-gorge
un sourire à l'envers
sur la table de nuit
un verre de mort subite
pour ne pas oublier
et ne pas déranger
sur le rideau tiré
ouvrez ouvrez
la maison des délices
couvrez couvrez
les jardins des délires
like a rolling stone comme disait Robert Allen Zimmerman
2 février 2010
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