la réplique oubliée sur le comptoir de zinc
le maquillage qui prend le large vaincu de couperose
la chaussure de velours souillée de vin qui tache
je soulève le tapis des secrets enrubannés
le danseur abimé par des amours inquiètes
la courbette ingénue aux fesses déprimées
le justaucorps déchiré dans le vestiaire borgne
le chausson trempé d’acide qui s’en va sur sa pointe
je soulève le tapis des fausses habitudes
le musicien pendu aux doubles-croches de la vie
le bécarre tombé de sa chaise dans le trou du silence
l’archet qui rate le train du printemps camarguais
le sabot aux échardes claudiquant la mesure
je soulève le tapis des blattes endormies
le poète essoré suçant ses rimes pauvres
l’alexandrin fuyant par la césure ouverte
le paletot des jours heureux oublié à la morgue
la spartiate délassée devant la fosse aux lions
je soulève le tapis des rêves interdits
j’ajoute un testament dans le casier du comptable
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