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la
luminosité de la quête des âmes
la
paranoïa des ombres des anges
la
respiration de l’angoisse
la
musique des fanfares du sang aux tempes
et
le destin en perfusion aux heures matinales
déverrouiller
les cages aux remords
aérer
la vallée d’une volée de cloches
tendre
la main à la fugitive à l’heure du laitier
que
vienne une neige de février sur nos confettis charitables
la
parole jetée au moins gourmand des diacres
l’évangile
des boissons chaudes au bar des fins de nuit
l’offense
à demi-nue couchée sur le comptoir
le
jeu de dé sur la croupe de la croupière
et
le jeton posé sur une dame de pique
sabrer
un bière fauve avec le sabre d’un diablotin
tenir
le manteau d’une renarde le temps d’une pause-pipi
écœurer
la goitreuse avec de vaines grimaces
que
vienne un temps d’amnistie sur nos tourments féroces
la
plume trempée dans du fonds de veau
le
papier buvard pour la sueur sous les omoplates
le
ventilateur branché sur le moulin du hasard
la
grenouille confite à la guimauve de son amant
et
la progéniture de la ville au bal des capucins
dessaler
le remords avec l’eau de lessive
faire
germer dans le coton les graines du destin
payer
l’horticultrice avec de la monnaie du pape
que
vienne une journée d’arrosage sur nos maigres prairies
la
perruche tétraplégique dans la vitrine du pharmacien
la
boite de crayons de couleurs dans la trousse du vétérinaire
les
recettes de grand-mères sur Radio-Amnésie
le
scanner de l’archange pour déceler sa descendance
et
la courbe de température des bons sentiments
disséquer
le poème pour retrouver la tension
arroser
la grammaire d’un jus de primevère
encenser
la prêtresse d’un parfum sacrifice
que
vienne un chant aigrelet sur notre rosaire anxieux
la
vareuse sur un cintre accrochée au noisetier
la
sauge qui renonce à servir la chanteuse
le
cadavre d’un soldat qui prend le large sur un radeau
la
pluie qui se fait attendre
et
la veuve énervée qui détourne le car postal
vaporiser
du jasmin sur le jardin des culottes
fabriquer
une colombe avec des pinces à linges
fomenter
avec la couturière une révolte des boutonnières
que
vienne un esprit de lessive sur les secrets familiaux
les
raisins secs d’Anatolie piqués sur la quenouille
la
poche raglan remplie de pistaches
l’âne
qui somnole dans la prairie de chardons
la
chapelle trop blanche dans le talus d’ardoises
et
la cloche qui tait les drames de la vallée
juguler
le vent dans les toiles de jute
conserver
du vin de charme dans une jarre terra cota
déshabiller
la chamelière dans la fontaine de l’oasis
que
vienne une palabre de raison sur nos délires bestiaux
le
fusain agenouillé sous le premier soleil
le
millepertuis qui falsifie le code des serrures
les
miasmes et les bactéries sur les gants blancs de la voisine
le
ballet des feuilles mortes dans l’opéra de la rue
et
la guêpière mitée sur la corde à linge
dégrafer
le corset d’un sommeil d’hiver
assommer
le chrysanthème d’un coup de goupillon
décoiffer
la princesse dans sa boule à neige
que
vienne un chant de pinson dans le saule gelé
la
pastille à la menthe pour faire mentir l’archange
le
sirop de verveine au bar de l’hôtel
les
rideaux qui sentent la fumée et la friture
la
fenêtre qui donne sur le parking des camions citernes
et
le morbier qui ne sonne que les quarts d’heure
repasser
le costume du séminariste
ôter
le moisi sur le pot de confiture
graisser
la patte à la femme de chambre pour la soirée cinéma
que
vienne un jour de libation sur cette ville austère
la
lettre du devoir au bas des filiations
la
généalogie gravée sur les armoiries de la ville
le
sacristain fatigué qui compte les fêlures
la
moquerie des béatifiés sur les cloches païennes
et
les sanglots montant des étables les nuits de grand vent
dénombrer
les clefs des portes de secours
contrôler
le verrouillage des caves et des âmes
enlever
la chérubine dans le parc des veaux
que
vienne un parfum de figue dans le corridor des attentes
l’entonnoir
à rêves dans la dame-jeanne des sacrifices
la
pommade cicatrisante sur le code pénal
l’industrie
des complots et des traquenards dans la cave à vin
la
mélancolie qui surgit sur la place de jeux
et
le tribunal des amours devant le gibet du doute
dégrossir
la mappemonde des capitales inutiles
lubrifier
l’usine à oblitérer les passe-droits
rappeler
la sage-femme au chevet des couleuvres
que
vienne un air tzigane sur nos têtes névrosées
la
tablature en sol pour fleurir demain
les
écoutilles ouvertes sur les vibrations
le
fleuve qui fait silence au passage des morts
l’alouette
qui s’en fout et qui répète le tube de l’été
et
le jardin qui balance entre la vanité et le besoin
étuver
les remords comme des liquettes
amidonner
le faux-col de l’envie de partir
dévergonder
la vagabonde sous l’ombre d’un nuage
que
vienne une météo clémente pour les effeuilles
la
poule qui ronchonne un maïs trop pâle
le
ver de terre suicidé au carrefour des taupes
le
chat sans domicile épuisé de vermines
le
compost qui exhale une avant-première de printemps
et
la choucroute qui pourrit sur le bord de la fenêtre
dessiner
de nouvelles planches pour le potager
irriguer
quelques phrases d’un jus de radis
soûler
la semeuse rousse d’inquiétants idiomes
que
vienne une plume de freux sur l’armoire à testaments
la
tramontane qui partisane le cortège des fourches
l’odeur
de foin coupé dans la salle de rédaction
la
viande qui rassit sur la fenêtre du mercredi
la
listes des choses à faire avant de sombrer
et
la lettre du merle à l’encre de pissenlit
faire
la trace à la machette dans la broussaille des mots
panser
la bête de somme à l’entrée de la bibliothèque
honorer
la correctrice avec des gommes parfumées
que
vienne une syntaxe universelle sur l’annuaire des insurrections
la
famille pinson refoulée des vacances
l’exode
transsibérien des wagons blindés
le
chant amérindien traduit sur Radio-Béring
la
banquise qui prend l’autoroute vers un pays d’infidèles
et
la baleine à bosses trafiquant l’arnica
faire
fondre de la neige pour la soupe de poissons
manger
un foie de pétrel pour supporter l’hiver
inviter
la douanière inuit au grand bal costumé
que
vienne une aurore boréale pourpre dans nos téléviseurs
le
tumulte dans les arbres un soir de fête
la
danse du pied-bot devant le kiosque à musique
la
boisson troublée par l’angoisse d’une rencontre
la
guirlande électrique qui clignote au clocheton de la chapelle
et
les portes du pensionnat qui battent la mesure
tresser
des couronnes de houx pour les plus beaux danseurs
donner
des friandises à la marmaille pour qu’elle s’éloigne
charivarir
la pucelle au son de l’harmonica
que
vienne une douce pluie pour disperser les amoureux
l’habit
du toréador vendu en deuxième main
le
cheval qui danse le charleston derrière l’arène
la
véronique et la pervenche s’embrassant à pleine bouche
la
sangria trop tiède dans des gobelets plastique
et
la tombola pour la rançon de la bohémienne
ramasser
le crottin pour les plants de tomates
chercher
dans les lavures la bague de fiançailles
dégrafer
la robe de la cartomancienne pour sa ligne de cœur
que
viennent les pèlerins de la mer dans nos champs de glaïeuls
la
grimace du pinson dans sa cage rouillée
la
pluie qui s’embarrasse de la mémoire des marins
le
fauteuil de la veuve fatigué de sueur
le
calendrier qui compte douze mois de janvier
et
la folie qui castagnette dans le corridor
jeter
les cendres du poêle sur la neige du potager
tracer
l’itinéraire du bonheur sur le carnet des dépenses
sourire
à l’ambulancière avant de se dissoudre
que
vienne la floraison du mimosa sur nos déconvenues
les
cerneaux de noix sur le bord de la fenêtre
la
tisane astringente tiédie au lait de chèvre
le
tricot de chandail sous la lumière froide du néon
l’oratorio
qui renâcle sur Radio-Solitude
et
le fumet d’un requiem qui monte de la soupière
congédier
l’illusionniste pour incapacité de miracle
brûler
le livre des remèdes de grand-mère
danser
avec la garde-malade sur une vieille polka
que
vienne une armada de clarinettes sur le parvis des dimanches
le
troupeau de bovins galopant dans la neige
les
vapeurs des sueurs et des urines
le
lait mauvais jeté dans le canal
le
vacher buvant la gnôle et reniflant la défaite
et
la palombe qui se demande si l’on est bien lundi
demander
à la nuit l’armistice des fièvres
brûler
des souches de sureau à la porte des granges
griffer
la poitrine d’une calabraise implorant sacrifice
que
vienne un convoi de fourrage aseptisé pour nos veaux femelles
la
fièvre dans le registre des donneurs de sang
le
plasma qui s’empile dans les dortoirs charitables
le
fourmilier qui s’invite à la table de l’anesthésiste
le
livre des records pour bloquer le brancard à roulettes
et
la panoplie de Superman au vestiaire de la morgue
balayer
les seringues sur le parking des urgences
livrer
le diagnostic au pigeon-voyageur
dérouter
la patrouilleuse vers le bar des convalescents
que
vienne une rosée de légèreté sur le catalogue des infirmités
la
tranquillité étouffée dans la boite à secrets
l’escalier
généalogique qui remonte à la horde
l’arbre
à palabres dans un dictionnaire lapon
la
chaussette de la mère qui se troue aux remords
et
la poussière des morts qui trouble le rhésus
dessiner
un jardin sans rose trémière
réécrire
la poésie des fontaines de tuf
lécher
la dresseuse de singes
que
vienne le chant du coq sur nos pardons excessifs