il montre les crocs juste ce qu’il faut
pour qu’on le laisse en paix
il respire les odeurs de la mort
guerres de pétrole de céréales de dieu
révoltes de la pluie
soulèvement du désert
un os de chameau pour son quatre heures
des viscères de noyés pour sa soupe
le monde grogne d’un mauvais rêve
et soupire d’aise de promesses de charniers
le monde est un chien mal dressé
qui se fout de ses plaies
le monde grignote des racines de pavots
il sectionne des connections
pour fourvoyer les dogmes
il digère les cadavres d’idées
têtes de philosophes de généraux de roi
révoltes de ravines
soulèvement d’humus
une larve pour son gouter
une brassée d’élytres pour sa salade
le monde rouspète d’argile qui sèche
et sifflote de rosée fraîche
le monde est une courtilière énervée
qui recompte ses pattes
le monde regarde la pendule
il distend le circuit des roues dentées
pour dérailler le temps
il picore le maïs des rendez-vous
graines d’amoureuses de mères de sainte
révoltes des secondes
soulèvement d’équinoxes
un ver de terre pour sa récré
un pot de graisse pour ses plumes
le monde caquète de vieilles incompréhensions
et glousse de bonnes certitudes
les monde est une poule ingénieuse
qui déroute son coq
