1440 minutes

1440 minutes
editions d'autre part

jeudi 24 décembre 2015

je lève la trace


la guitare flamenco pour incendier la passion
les sardines grillées pour enfumer la poésie
la ciguë et le froment dansant la manzanilla
la vieille Méditerranée remontant les égouts

je lève la trace des jours ardents sur un tapis de laine

le vibraphone qui joue sur la gamme de l’échine
l’oursin gobé tout cru quand la mer est partie
les araignées d’eau chorégraphiant l’orage
l’eau tiède des marais dans le bassin des lavandières

je lève la piste des renoncules dans l’évier des misères

le djembé choléra dans la réserve de manioc
les chenilles en saumure dans le salpêtre et le soufre
le moustique-tigre s’exerçant à la danse de Saint Guy
la pompe à eau qui se trompe, elle pompe du pétrole

je lève la mèche des feux d’artifices de l’abnégation

la caisse claire pour célébrer le lever du jour
la confiture d’épine-vinette et de gratte-cul
la guêpe des sables se vautrant dans la crème solaire
la piscine d’eau de mer aseptisée et blanchie à l’ammoniac

je lève la patte sur le poteau des douleurs enfouies

je lâche la dernière goutte dans la carafe d’eau-de-rose

Aucun commentaire: