1440 minutes

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editions d'autre part

dimanche 31 juillet 2016

la récolte sujette à caution


je devrais me dire que la récolte est sujette à caution, humeur de l’employée cap-verdienne et norme qualitative d’approximation

je devrais dire l’espièglerie des nuages, la frivolité des courses de l’ombre, l’obstination du basalte et de la vanesse

je dois me dire que la cueillette répond à la coutume, frayeur de la jeune pubère sur l’échelle et gesticulation des grands-pères

je dois dire la fuite de la brume, la bruine qui longe les bosquets, la luisance de l’ardoise et du machaon

je me dis que le chapardage est un réflexe mammifère, agilité des mères traquées et grogne du propriétaire

je dis la sueur de l’accomplissement du forfait, la lame de la coulpe sur la carotide, la fuite du sable et de la zygène

je me, dérupe et coup de sang

je, trop longtemps je me suis vautré dans la rapine

mercredi 27 juillet 2016

la chanson qui tourne court


je devrais me dire que la chanson a tourné court, qu’elle s’est cachée dans les vernes, traquant les adultères et les strangulations

je devrais dire la source tarie entre deux pierres de tuf, au désespoir de la fauvette et du martagon

je dois me dire que le chant relève d’une mécanique protocolaire spontanée, qu’il attend le déclic du piston et la fermeture de la pince

je dois dire la danse de la pluie un soir d’été, dansée par le héron et le millepertuis

je me dis que le poème est un petit voyou des vendredis maigres, qu’il ne dérobe que des lieux communs usés jusqu’au trognon

je dis la transpiration servant à torcher les mots obscènes et faconds véhiculant les grandes peurs du roitelet et de la renoncule

je me, turlupinade et garde-feu

je, trop longtemps je me suis tu de bonne heure