1440 minutes

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editions d'autre part

dimanche 15 novembre 2015

pizzicato à crochet


pizzicato à crochet
sac à venin
poche à poison
 
pamoison devant l’absence
respiration du double-fond
ça craque dans la poumonnerie
ça siffle ça grogne
 
la corde à linge donne le la
l’orchestre boite sur les bécarres
la diane sonne sur la flaque
le poisson dort dans le hamac
 
pizzicato à crachin
sac à colère
poche à fiel
 
hébétude devant le départ
digestion dans le tiroir à secrets
ça grince dans les tuyauteries
ça pète ça chuinte
 
la nuisette part en syncope
les soupirs vibrent dans la fosse
les matines se chantent sur le givre
la couleuvre funambule sur l’étendage
 
pizzicato de l’adieu
sac à larmes
poche à vinasse
 
pizzicato debout
sac à pinces
poche à clous

jeudi 12 novembre 2015

on ne se remet pas du chant de l'alouette


le désordre du fiel au fond de la trachée
l’angélus qui fonctionne à la lampe carbure
la hache sur le billot quand le doute s’égare
l’horodateur du sexe qui renonce au boulier
 
on ne se remet pas du chant de l’alouette
 
la renonciation du coq les matins de piété
la cloche qui prend le large délaissant l’habitude
le cheval amoureux croquant la marguerite
la nurserie inquiète les soirs de coqueluche
 
on ne se remet pas du chant de l’alouette
 
la fenêtre qui s’ouvre sur les anniversaires
la tisane millésimée à l’heure du bourreau
l’allée du cimetière dans ton Monopoly
et ton lit à potence jeté sur le trottoir
 
on ne se remet pas du chant de l’alouette
 
le tambour acrobate qui se joue sur l’enclume
le soupir et son double préfaçant la musique
la bannière déchirée oubliée au bistrot
et l’agonie du fifre un lendemain de guerre
 
on ne se remet pas du chant de l’alouette
on se laisse mourir quand passent les outardes

mercredi 4 novembre 2015

pirouli oui


la soupe au radis noir les soirs de remontrance
le pain rassis le vin acide
on gratte une croûte au genou
on renifle un morve recuite
on racornit les mots du chardon
 
pirouli pirouli
 
la chaudrée de rutabaga les soirs de perdition
la pomme fripée la peau sur le lait
on gratte le furoncle sur la fesse
on bave un jus de pénitence
on raccourcit les mots de la passion
 
pirouli piroula pirouli
 
le bouillon de navet les nuits de réclusion
le fromage trop salé l’ail pourri
on gratte le remord sur le sein
on sue un jus de chaussette
on rapièce les mots de la rose trémière
 
pirouli piroula pirouli oui
 
la soupe aux abats les nuits d’agonie
l’âme déshydratée le pardon en miettes
on gratte le givre sur le cœur
on pisse une fièvre malpropre
on rappond les mots de la corde
 
pirouli piroula
pirouli oui pirouli