1440 minutes

1440 minutes
editions d'autre part

mercredi 29 avril 2015

dépiauter la sirène


 la machine à café qui rote un typhon d’Indonésie
le transfert low-cost vers les abysses
le bocal d’épices qui raconte le péril jaune
la charité moribonde dans les fonds de placements
et la quête culpabilisatrice des excès du samedi soir

nettoyer le costume du corsaire avec du brou de noix
passer au savon noir la planche de salut
dépiauter la sirène pour la mettre en saumure
 
que vienne une comète pour brouiller la route des étoiles

fouetter la météorologue


la boite de conserve pour cueillir la marée
le torchon pour les embruns, le buvard pour les larmes
le sel qui se dissout dans les blessures d’avril
le souvenir des vinaigres sur l’éponge de Pâques
et l’iris violacé pour absoudre les recels
 
dessaler le chagrin sous une pluie de mousson
ventiler les poumons avec des plumes d’ange
fouetter la météorologue avec une verge de groseillier
 
que vienne l’armistice des roseaux sur la nichée de grèbes

samedi 25 avril 2015

congédier la fée marraine


la pilule pour digérer les ulcères des certitudes
la tisane du soir à l’ombre de midi
le tablier du remords et le fichu des petites peines
l’assiette creuse pour les larmes et la cuiller pour le pus
et le papier-ménage pour ressuyer la semaine
 
trier les inquiétudes sur l’étagère familiale
dépoussiérer les gestes de l’habitude
congédier la fée marraine pour conjurer la peur
 
que vienne un décret de bienveillance sur nos frontières morales

mercredi 22 avril 2015

ravauder le chandail de la pénitente


le caillou tombé dans la nuit d’un grand gel
la récolte dans les nuées, le gagne-pain dans le mercure du thermomètre
le corbeau freux qui criaille le trépas à la place de la cloche
le givre sur la vareuse qui assassine l’épouvantail
et le souvenir des rogations sur le carnet des dépenses
 
traquer le vent coulis avec des boudins de layette
brûler toute la descendance du Bonhomme Hiver sur un bûcher de colère
ravauder le chandail de la pénitente avec du barbelé
 
que vienne un vol d’archanges pour sauver les semailles

mercredi 15 avril 2015

regarder la dame du tire pipe


le taureau rassuré qui donne son anneau pour le manège
la barbe-à-papa qui rêve de l’effet papillon
le train fantôme qui fricote avec la femme du vampire
la bière et les frites, la bière et la saucisse, la bière et la bière
et le besoin de rigoler avec toutes les femmes
 
soûler le cheval de don Quichotte avant le tango
peigner l’arrangement floral dans le sens de l’honneur
regarder droit dans les seins la dame du tire pipe
 
que viennent les belles majorettes à la sortie de la messe

mardi 14 avril 2015

déshabiller la marchande de couleurs


la libraire qui vend des poèmes en petits pois
l’îlotier qui grimpe au poteau avec un bidon de vert
les enfants qui se moquent de la sorcière à roulettes
les supporters de la lune et leurs vestes à capuche
et la chienne du vicaire gardienne du dogme
 
trier les lentilles dans le semainier de l’hospice
laver les pieds du poète avec du petit lait
déshabiller la marchande de couleurs avec une gomme à encre
 
que vienne un sous-marin pacifiste dans la cuvette d’eau de vaisselle

lundi 13 avril 2015

écrire à la pupille de la nation


le deuil de la corde à linge sous le noyer
la rosalie qui baise sous l’écorce
la croix de guerre fondue dans le soldat de plomb
les pantoufles de la colonelle devant la morgue
et l’armistice emballée dans une papillote
 
dessiner des coquelicots sur le livre d’histoire
recycler les héros en gnafrons
écrire à la pupille de la nation une lettre d’exil
 
que vienne un air de gaudriole jouée par le clairon

dimanche 12 avril 2015

doucher l'orpailleuse


l’assemblée générale des hannetons sous le poirier
les orties qui observent et la sitelle qui tient le protocole
le veau imbécile dans le pré qui se suicide à la ciguë
le jeune tambour qui répète une marche dans le vallon
et la grive musicienne humiliant Mozart
 
respirer les effluves du premier matin du monde
rêver des bassins de fleurs et des barques de fruits
doucher l’orpailleuse et passer au tamis ses grains de beauté
 
que vienne un parfum de menthe dans la rue des rencontres

samedi 11 avril 2015

enrôler la dispensatrice de caresses


la défaite du narcisse devant le miroir fatigué
les faux-cils de Vénus dans la vitrine des farces et attrapes
la petite culotte rouge sur la branche de pêcher
le bourdon qui se soûle dans les pissenlits
et les corrections manuscrites sur l’horaire de la citrouille
 
distribuer des portions de soleil aux orphelines pâles
rempoter le millepertuis sur la table de chevet
enrôler la dispensatrice de caresses pour un tendre après-midi
 
que vienne un rémouleur pour rajeunir nos faucilles

jeudi 9 avril 2015

rincer la décrotteuse


la tache de pollen sur le sperme du merle
la capsule toxique dans le cinquième anneau du ver-de-terre
la lettre de pardon dans la chrysalide du sphinx
le délire de l’infirmier dans une série télé
et le contrepoison dans une boule de chewing-gum
 
dessiner des grenouilles sur le calendrier des saints
ravauder les ailes du héron avec du fil de pêche
rincer la décrotteuse du poulailler avec l’eau des vignes
 
que vienne un mirliton pour encourager les jonquilles

mercredi 8 avril 2015

décamisoler la forcenée


la folie agrippée sur le clocheton des idylles
les onomatopées alignées sur le fil du téléphone
la médication furtive au fond du bénitier
le goûter des fanfreluches en fer-blanc
et la chanson affirmée au-devant de l’œil-de-bœuf
 
distiller un miellat de neurones
détricoter les tics des vieilles fatigues
décamisoler la forcenée pour la cueillette des soucis
 
que vienne une armada de libellules dans notre ciel d’ennui

questionner la gynécologue


la pilule d’amertume pour le petit-déjeuner
le journal du matin qui faufile la mort
les exercices de respiration pour le salut aux oiseaux
l’attente du courrier pour l’administration des insectes
et la table de calcul qui additionne les erreurs
 
déclouer le volet sur le jardin des ombres
dépiauter la renoncule pour jouir de l’après-midi
questionner la gynécologue sur la germination du haricot
 
que vienne une syntaxe sobre sur la phrase de midi

lundi 6 avril 2015

soudoyer la factrice


la lettre parfumée de girofle et de gingembre
le timbre-poste anniversaire du télégramme
le papier buvard et ses je t’aime inversés
le bec de plume cassé qui écrit tout en double
et l’encre de Chine dans le gosier de la fauvette
 
cacheter les paupières des sentiments en creux
gribouiller l’enveloppe des courriers du cœur
soudoyer la factrice, qu’elle la remette dans sa culotte
 
que vienne une lettre-signature pour confirmer le printemps

dimanche 5 avril 2015

flatter la croupe de la garde-génisses


la mère qui cuisine le mou de veau pour les bronches des petits
la soupe de bourrache au suif de bœuf
les feuilles de chou de Milan dans l’armoire à pharmacie
la médaille miraculeuse car on ne sait jamais
et la foi aveugle aux dictons populaires
 
désherber la tombe du curé et de sa servante
voler les noisettes dans la réserve de l’écureuil
flatter la croupe de la garde-génisses dans le pré de la cure
 
que vienne le chant du coq pour tuer une mauvaise semaine

vendredi 3 avril 2015

déshabiller la fée clochette


le gardien des palombes à genoux dans le pré de fauche
le nuage sournois qui déplace les ombres
le crapaud qui suçote l’os de la météo
le bataillon de fourmis sur le papier du sandwich
et la bière qui tiédit sous un tendre soleil
 
labourer le jardin des poireaux avant la montée vers Pâques
faire danser la primevère au son de la clarinette
déshabiller la fée clochette derrière le buisson ardent
 
que vienne une lettre d’invitation pour un curieux sabbat