je
devrais me dire que la caravane est malheureuse dans la plaine désertique, la
halte n’est pas sûre, et sans eau, mauvais conseil du chamelier, mauvaise piste
du fennec
je
devrais dire les nuages pourpres, l’absence d’air, la théière cassée, feuille
de menthe et fleur d’hibiscus
je
dois me dire que la roulotte est inquiète dans l’éboulis du torrent, la nuit
sera bancale, et sans soupe, gesticulation du berger, rassemblement de vipères
je
dois dire les framboisiers sauvages de l’ubac parmi les chardons et les
églantiers, sifflement de marmotte et fuite du lagopède
je
me dis que la nuit à la belle étoile est vide de fantômes, et sans tisane, le
génie de la forêt et les farfadets sonnent les heures sur les sonnailles, chant
du parapentiste et celui du coq de gélinotte
je
dis le grésil sur le toit de l’écurie d’alpage, la motte de beurre dans le
bassin, et le petit lait pour le pâtre et le cochon
je
me, essoufflement et myrtilles
je,
trop longtemps j’ai compté les avalanches
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