un poème s’est assis
sur le manche de ma bêche
il a dit
je veux parler de la prêle
et de la bourrache
de la solitude de la guimauve
et de la folie des valérianes
moi je voulais chanter la rose trémière
et trouver une rime à cam-pa-nule
le poème a souri
un poème s’est assis
sur mon cheval à bascule
il a dit
je veux parler de la rougeole
et des écorchures aux genoux
des jupes cruelles
et des savons qui piquent
moi je voulais chanter des comptines
et trouver une rime à mi-ra-belle
le poème a ri
un poème s’est assi
sur la grille de mon perron
il a dit
je veux parler des trahisons
et des serrures
des chaussures crottées
et des sonnettes cassées
moi je voulais chanter les rendez-vous
et trouver une rime à bien-ve-nue
le poème a ricané
un poème s’est assis
sur la descente de mon lit
il a dit
je veux parler des chaussettes
et des ronflements
des pyjamas troués
et des insomnies solitaires
moi je voulais chanter jeux interdits
et trouver une rime à tes des-seins
le poème a rosi
le poème s’est agenouillé
sur notre traversin
il n’a rien dit
je l’ai embrassé à pleine bouche
je lui ai caressé la césure
moi je veux chanter nuit câline
et trouver une rime à au-bè-pine
le poème a joui
j’ai chanté nuit câline
et trouvé une rime à au-bé-pine
sans gêne ni rapière
21 août 2010
samedi 21 août 2010
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