le mot qui s’arrête aux lèvres est le mot juste
j’ai planté une borne au bout de mon taisage
j’ai cloué un sentiment au bout d’une beuglante
l’homme de ce pays remonte les pierres sur les montagnes
l’homme de ce pays remonte le sable dans le mur des barrages
l’homme de ce pays remonte la neige à coups de canons
l’homme de ce pays remonte le vin dans les glaciers
le mot le plus juste est celui qu’on ne dit pas
le mot qui s’arrête aux lèvres est le mot juste
j’ai noué une phrase à la grille du confessionnal
j’ai muré un chant dans l’escalier de la caserne
le pays de cet homme s’écroule en pierriers
le pays de cet homme déboule en cascades
le pays de cet homme s’effondre en avalanches
le pays de cet homme se rabote en ravines
j’ai tué un proverbe avec le fiel de ma langue
j’ai planté une fourche sur une idée de poème
le mot le plus juste est celui qui se grimace
le mot qui se pend à la glotte est le mot juste
le canard graisse ses plumes sans se soucier de son cholestérol
en guise de remerciement pour
le chant du bouquetin
de et avec Pierre-Isaïe Duc
Petithéâtre, Sion, 4 juin 2009
6 juin 2009
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