dévorent la montagne
des brumes sales
assomment les villages
un réverbère grésille en plein midi
personne ne lui a dit
qu’il fait peut-être jour
peut-on parler d’avenir
le chasse-neige est sorti de la route
il a traversé le potager et le parc à génissesun pie a fienté sur son gyrophare inutile
un merle éberlué s’exerce aux chants de Pâques
on a bardouflé à la brosse
le soleil exténué d’un gris de peineon a giclé à la bombe
l’ombre du clocher au bleu d’outrage
on a tracé au charbon
le mur du cimetière au noir de fatigue
doit-on parler d’avenir
les poules on soûlé le coq de maïs fermenté
elles pondent des boules de Noëlet des yeux de verre
le renard a mangé une grive aux raisins
et le héron une grenouille surmaturée
le saule pleureur éclate d’un rire froid
personne ne lui dit
que c’est un jour d’attente
sait-on parler de l’avenir
le chemin de l’école s’est effondré
sur la chocolaterieles enfants ont roulé des yeux noisettes
et la maîtresse est une cerise confite
le coucou de la pendule est en hypoglycémie
et l’araignée bave un fil de sucre glace
le sapin sent le sapin
personne ne lui a ditque c’était jour de naissance
saura-t-on taire l’avenir
23 décembre 2011
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