les rues se carrefourent
les églises se recueillent
les gens sont
des gens
armés de deuils
et de projetsbonimenteurs de silences sans façon
tricotant leurs destinées
une maille au théâtre
une maille à la banque
les gens
ressemblent aux gens
mais leurs pieds
font des pas différentsc’est un pays de propriétés
les barricadent se chicanent
les barbelés se déchirent
les gens sont
des gens
griffes et
dents, fourchesdresseurs de chiens sans façon
gardiens de chacun sa concession
chacun sa maladie
chacun son goupillon
les gens se
séparent des gens
mais leurs mains
font des rêves pareilsc’est un pays de territoires
les torrents délimitent
les coqs se dorent aux bannières
les gens sont des gens
gonflés d’accent et de paroisse
compositeurs d’hymnes sans façon
se recommande
ma fanfare, ma vache et mon tonneau
ma fille, ma vigne et mon tombeau
les gens se
comparent aux gens
mais l’odeur de
leurs bas-de-laine fleure le même piedc’est un pays d’aventures
les rencontres se charment
les surprises se baisent
les gens sont
des gens
ouvreurs de
litière et de mansardedétaillants de caresses sans façon
effeuillant leur marguerite
un pétale pour la passion
un pistil pour le pardon
les gens jouent
aux gens
mais leur peau
et leur gosier ont la même soif
10 décembre 2011
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