je fais les courses dans le pré aux
libellules
je prends des fleurs toxiques qui
puent
je prends des couleurs rares dans
des écrins de cuivre
je prends des balles traçantes
je prends des hameçons fluo pour des
truites arc-en-ciel
je prends la tangente et la fuite
je prends ton ticket de transport et
ton viatique
je fais mon marché dans le grand
orchestre du bal
un violoncelle aux herbes
un xylophone à la tomate
un macaron glockenspiel
un accordéon gnocchi
un œuf mimosa et mazurka
un piano safran
un cymbalum à la rhubarbe
je calcule les dépenses des
certitudes
et le budget des rires
je calcule l’angle mort
et le diamètre des mariages
je calcule le rêve après la virgule
et le chagrin sous zéro
je calcule les jours impairs sous la
lune
et la météo du point rencontre
je fais mon magasin pour les
offenses
et les victoires
je fais mon magasin pour les
sacrements
et le benjoin
je fais mon magasin pour les amours
de deuxième main
je fais mon magasin pour les
sourires invendus
je fais mon magasin pour les
faillites et les bons offices
j’ai gagné aux enchères le clavier
des balloches
et la java des grands-papas
le menuet des lavandières
et le twist des jeunes étrangères
le slow pour les soldats
et la salsa des vieilles tantes
une sardane de curé
et la valse pour les remords
je fais les courses dans le jardin
des soucis
je prends une promesse de papillon
je prends un amour à la fraîche
je solde un rire et ses honoraires
je sépare les contrats par douzaines
j’emballe un jour de congé
je fais des escomptes sur les
tickets de repaset distribue les intérêts de vacances
je fais mon marché dans le gibus du
chef d’orchestre
un pipeau un triangle une clocheun clavecin un tuba un sax
un contrepoint un contre un
un pas de deux
un flamenco académique
une valse qui boite
une turlute en syncope
une turlute
une turlute
et chapeau bas
26 septembre 2011
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