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dimanche 18 septembre 2011

boute le feu


boute le feu
à l’indolence sur la place publique
à l’intransigeance des idiots
au vacarme inutile
à la pirouette inutile
à la sentinelle inutile
au retranchement

des avions font des fumées
dans un ciel vêtu d’orage
des moutons paissent sous la pluie
et mon chandail sent la rouille


boute le feu
à l’ignorance du confessionnal
à la vanité de midi
à l’armée inutile
au dogme inutile
à la passerelle inutile
à la reculade

des chariots de betteraves campent
dans la cour du collège
des bovins ruminent un vieux foin
et ma sacoche sent le purin


boute le feu
au nénuphar de la princesse
au bannissement du fou
à l’exode inutile
à la prière inutile
au solstice inutile
au dessèchement

des trains de céréales traversent
les grandes cités durant la nuit
des chevaux boivent à la fontaine
et ma gourde sent le lait fermenté


boute le feu
au suffisant qui passe
à l’échéance de l’usurier
au boulier inutile
au calendrier inutile
au jour meilleur inutile
au renoncement

un corbillard perd une roue
devant le monument aux morts
un pigeon fiente une patenôtre
et mon chagrin sent la poussière


boute le feu
aux deuils de l’après-midi
au souvenir qui doute
à la mémoire inutile
à la photographie inutile
au regret inutile
au déchirement

18 septembre 2011

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