chaque année
c’est pareil
le monde se
rassemble autour d’un cendrier
y naissent et
meurent
les palabres
les invectives
les complots et
les assertions
je donne une
viande à la guêpe
je donne une trompette
à la foulque
je donne ma
moisson au campagnol
le chat fait ses
griffes sur le samedi de la terre
et je descends
au marché de la ville
acheter des
fleurs et des courges
chaque année
c’est pareil
mon poème
s’imprègne d’humus et de feuilles
chaque année
c’est pareil
le monde
s’éloigne du désert et de l’incendie
en y laissant
des dogmes
des reposoirs
et des restes
d’agapes
je donne de
l’avoine au cheval
je donne une
pomme au vicaire
je donne mes
doutes au busard
le chat fait ses
griffes sur le samedi de la terre
et je descends
au jardin
cueillir la
dernière tomate
et téter de
l’estragon
chaque année
c’est pareil
mon poème se
nourrit du poireau et de l’orage
chaque année
c’est pareil
le monde prend
l’hélicoptère
pour des
pèlerinages indécents
des armistices
des négoces
et des vestiges
de paix
je donne la
colère au geai
je donne le
tambour au pic
je donne mon
destin aux étoiles
le chat fait ses
griffes sur le samedi de la terre
et je descends
au torrent
laver ma chemise
et laver mon âme
citoyenne
chaque année
c’est pareil
mon poème rime à
l’urne et au coquelicot
25 septembre
2011
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