c’est une syncope délurée aux arguments avariés
c’est une syncope carrée bossue sur le plancher de bal
c’est une syncope tourneboulée par un diagnostic confus
c’est une syncope rancunière dans un talus de ronces
des pèlerins chagrinés par une indulgence arbitraire
un vitrail incarnat sur le parvis du purgatoire
des migrantes à la peau de froment
un graffiti sur la porte du droit d’asile
on ôte les lacets des chaussures qui courent vite
on fait des bandages de toile de parachute pour les bêtes de somme
on crucifie des drapeaux de conquêtes avec des clous de charpente
on essuie ses pieds avant d’entrer dans l’indigne
ô le chant d’un soldat derrière la dune
ô le craquement du scorpion dans la manche de la vareuse
ô le grésillement des mouches sur la charogne
ô le silence de la peur montant de la fosse
le chuintement des combattantes
le langage dénaturé par les ordres
le psaume de la sentinelle
la prière avortée du coquelicot
la syncope aérienne du criquet devenu boiteux
j’épouserai une soldate éreintée revenue des terreurs
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire