c’est une place isolée par la friche et le poussier
c’est une place inédite pour les soldats et les busards
c’est une place enchristée de morgue et de trahison
c’est une place ébahie sous les vivats et le clairon
rideau de velours sur les hauts-fourneaux
théâtre guignol pour l’échafaud
bannière enrubannée de vermillon
chaise-percée pour le président du tribunal
on clôture les jeux de marelle
on cisaille les courroies du soufflet de forge
on fait fondre le plomb pour les beaux yeux des cadavres
on chancelle sur les maladies infamantes
le suicide du lucane
l’essoufflement de la pivoine
l’éblouissement de l’orvet
la soudaine pâleur du rouge-gorge
la place est envahie de curieuses et de magistrats
le platane recueille les cupidons bredouilles
le lanceur de couteaux revient sur le lieu du crime
sa manutentionnaire embrasse le palefrenier
la place s’inonde d’un soleil coupable
j’épouserai la médecin-légiste et son scalpel renégat
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