1440 minutes

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editions d'autre part

dimanche 28 novembre 2010

comme une pomme caramélisée

et puis
comme une pomme caramélisée
une heure à perdre
abandonner le temps compté comptable
contempler la sitelle à ses affaires
respirer l’éternité et le présent
saluer la calendule sous la neige
arpenter le vide et le silence
oublier sans remords le poème perdu

et puis
comme une araignée à sa toile
une heure à pendre
poser un fil à plomb sur le battant de l’horloge
décompter le tambourin de l’épeiche
funambuler le fil tendu entre les secondes
saluer la chrysalide sur l’ortie
arpenter la croix et le chemin
décrocher avec tendresse le poème pendu

et puis
comme un glas sonné dans le village
une heure à tuer
refermer la paupière et le sépulcre
tremper sa plume dans le noir du corbeau
dénouer le faire-part et l’hommage
saluer le gel sur le chrysanthème
arpenter le souvenir et la tombe
ensevelir sans remords le poème mort

et puis
comme un reflet de soleil sur la vitre
une heure à naître
inventer un nouveau petit nom de baptême
coucher sur la portée la cantate du merle
repeindre en sucre glace le lait de nourrice
saluer le sureau exorciste
arpenter le premier souffle et la promesse
accueillir avec tendresse le poème nouveau-né

28 novembre 2010

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