je cède une part de fin du monde
pour une pluie de chardonnerets
du béton cousu main
pour les soirs républiques
des fenêtres en carton
aux discos du clergé
un salaire wonderbra
pour la caissière du ciel
des billes et des boulons
pour les cités radieuses
je vends un fonds des droits de l'homme
pour une giboulée de sansonnets
un lierre pare-vapeur
sur des indemnités chômage
des robinets de chanvre
pour la tisane du soir
un lit-de-camp de charme
pour des amours brindilles
un calicot en tôle
pour un remords syndicat
j'achète une concession de vent
pour un bouquet d'hirondelles
une piaule container
pour une nymphe kasher
une tonsure de granit
pour l'aumônier en herbe
un portail en satin
pour le travail de nuit
un lit-portefeuille
pour la monnaie plastique
je vends une action sur le rêve
pour une averse de criquets
un cargo carmélite
dans un détroit de messe
un tapis de prière
au pied des grues du port
une passerelle buvard
au cours des fonds marins
un lit de pâquerettes
aux clairières de la bourse
je sacrifie un bout d'éternité
pour un vol d'éphémères
un préau de dioxine
dans un fût de banlieue
un vignoble carbone
pour un cru millésime
une seringue de nacre
sur la robe infirmière
un lit de renoncules
à l'hôtel des finances
je garde le droit à la vie
pour une armée de vers
un wagon d'explosifs
dans la cour de l'école
un treillis barbelé
couvrant le libre-arbitre
le bustier de la juge
aux dentelles de cuivre
un delta sulfureux
sous la gaine du sable
je cède un part de fin du monde
pour un tonnerre d'alouettes
like a rolling stone comme disait Robert Allen Zimmerman
29 mai 2010
samedi 29 mai 2010
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