1440 minutes

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editions d'autre part

dimanche 4 octobre 2015

au corps à corps


la messe basse se dit entre quatre z’yeux
dans les coursives de la nuit
qui nous laisse foutraques
agenouillés de miséricorde
hohohohoho !
la grande messe se dit à quatre mains
dans les corridors du matin
qui nous laisse sans raison
décérébrés d’alléluias
hohohohoho !
la messe chantée se dit au corps à corps
dans les allées du crépuscule
qui nous laisse dans la petite mort
irradiés de béatitude
hohohohoho !
 
la fauche de sainfoin se fait entre quatre z’yeux
sur les colonnes antiques de midi
qui nous fait la vie sauve
couchés parmi les immortelles
hohohohoho !
la fauche de luzerne se fait à quatre mains
sous les auvents des nuages de quinze heures
qui nous fait la vie brève
assis parmi les myosotis
hohohohoho !
la fauche d’avoine se fait au corps à corps
sous les cyprès bandés dans le soir
qui nous fait la vie intense
debout parmi les chrysanthèmes
hohohohoho !
 
le tango de salon se danse entre quatre z’yeux
sur la moquette pourpre d’un après-midi soyeux
qui nous laisse boiteux
rincés de désir
hohohohoho !
le tango de barbarie se danse à quatre mains
sur le pavé rouge d’un soir inquiet
qui nous laisse pied-bot
essorés de plaisir
hohohohoho !
le tango de mise à mort se danse au corps à corps
dans la fosse commune d’une nuit soûle
qui nous laisse cul-de-jatte
asséchés de tempête
hohohohoho !
 
la septième vague de la marée se mesure entre quatre z’yeux
sous la bénédiction de l’ange
qui nous délivre mélancolie
mouillés d’embruns salés
hohohohoho !
la septième vague de la marée de compte à quatre mains
sous les enluminures des déesses
qui nous dispense de grâces
auréolés de sueurs sacrées
hohohohoho !
la septième vague de la marée s’oublie au corps à corps
sous les haubans de la sainte
qui nous absout pour la journée
dénués de mauvais sentiments
hohohohoho !
 
la remontée vers les crêtes se fait entre quatre z’yeux
sous la guidance  de la vouivre
qui nous desserre la jugulaire
essoufflés de dénivelés abrupts
hohohohoho !
la remontée vers les nuages se fait à quatre mains
sous la bienveillance de l’aigle
qui nous pousse vers les thermiques
assoiffés d’oxygène
hohohohoho !
la remontée vers le ciel se fait au corps à corps
sous le ventilateur du désir
qui nous ouvre l’ivresse
fusillés d’éternité
hohohohoho !

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