c’est un orage désœuvré à l’ouest des collines
c’est un orage abasourdi par les orgues de la passion
c’est un orage esseulé prisonnier de la moraine
c’est un orage racorni grignoté par la colère
éboulis de caillasses et de troncs
cormorans qui se renfrognent
cortège de boues et de ferrailles
volailles qui s’essoufflent
on ferme les volets pour ne pas laisser entrer la peur
on souffle les bougies pour endormir les ombres
on accroche les rideaux au vent pour dénuder les fantômes
on attache le bétail au phare du jardin
les frênes s’en vont chez le couturier du carnaval
les noisetiers s’agenouillent devant le rosaire électrique
les genévriers se piquent au poison du scorpion
le cyprès fait un doigt d’honneur au paratonnerre amoureux
jachère incendiée
avoines violéesnoyers résignés
figuiers fusillés
l’orage défiguré au démonte-pneu sur le belvédère
j’épouserai la météorologue nue dans la tempête
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