1440 minutes

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mardi 10 juillet 2012

renarde-moi


le crapaud s’épouse l’asphalte
une danseuse des grands chemins s’envole
un colporteur de graines rares s’abreuve à la fontaine
j’accroche ma chemise à un échalas de vigne
j’ai l’âme cornaline et la soif des verjus
renarde-moi renarde
renarde-moi des trombes d’eau
des brisures de vent
de l’agacement du coucou
et de la colère du roi
renarde-moi
renarde

la libellule géomètre la piscine
une danseuse des places publiques s’affole
une marchande de glaces dénude son cornet
j’accroche ma chemise à la glycine
j’ai l’âme fleur de sel et la soif des mauresques
renarde-moi renarde
renarde-moi des grands rafiots
des déchirures de misaines
du ricanement du goéland
et de la bouderie du mousse
renarde-moi
renarde

le pigeon éberlué fait la cour à un chapeau
la danseuse des toboggans tourneboule
un primeur fatigué épluche son rutabaga
j’accroche ma chemise au harnais d’une mule
j’ai l’âme papillote et la soif des vins de messe
renarde-moi renarde
renarde-moi des déchetteries urbaines
des bordures d’amiante
de l’aveuglement de la bondrée
et de la hargne du moissonneur
renarde-moi
renarde

le scarabée distrait butine une culotte à l’étendage
la danseuse du grand manège virevolte
une dame au tire pipe se penche sur un garnement
j’accroche ma chemise à sa carabine
j’ai l’âme poudre noire et la soif des pétillants
renarde-moi renarde
renarde-moi des tombereaux de ribaudes
des brûlures de caresses
de la folie du merle
et du rire gras de la samaritaine
renarde-moi
renarde

10 juillet 2012

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