1440 minutes

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editions d'autre part

jeudi 10 février 2011

c'est bien là

c’est irrémédiablement là
au guichet du contrôle des habitants
qu’il me faut dépiauter
au démonte-pneu
le sens niché dans son coffre-fort
j’existe parce que je réponds aux critères de mon village
la préposée aux tampons
me regarde comme si j’étais un ragondin
à qui es-tu

moi je suis né sur le trottoir d’en face
là où les filles sont belles
là où les mâles les sifflent
là où les gens rient mangent et boivent
là où les enfants hip hopent la fin du monde


c’est immanquablement là
devant l’automate à billets
qu’il me faut décortiquer
au casse-noix
le bon sens derrière son code
j’existe parce qu’il y a mon nom au registre de l’école
la présidente de la commission scolaire préposée aux carnets
me regarde comme si j’étais un cancrelat
d’où sors-tu

moi je suis né sur le bord de la fenêtre
là où l’on grave des cœurs
là où les mouches meurent de sécheresse
là où le soleil fait briller l’encrier
là où les chaussons tangotent la table de quatre


ça ne peut être que là
devant le tronc d’église
qu’il me faut démonter
à la pince-monseigneur
le mauvais sens incrédule
j’existe parce que baptême et blasphème me refont le portrait
la diaconesse préposée aux hosties
me regarde comme si j’étais fils de l’enfer
que brûles-tu

moi je suis né sur l’étoile d’en face
là où le péché joue au loto
là où le purgatoire est un jeu d’enfant
là où l’éternité ne fait pas d’heure sup’
là où les anges salsent pareil au paradis


c’est très bien d’être là
bien d’être là
bien bien bien

10 février 2011

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