le
fantôme habillé par une couturière fantasque
le
chandelier d’os de chèvre illuminant le miroir
la
gomme et le crayon se disputant l’adjectif
la
cloche de janvier répétant en sourdine son credo
je
somnole une valse au fond du corridor
le
souvenir d’une robe blanche tachée de groseille
la
broussaille incendiée pour assécher les chagrins
le
mot-croisé tordu aux couleurs verticales
le
fifres dans la poche du veston chuchotant un menuet
je
somnole un jeu à l’élastique dans la cour des filles
le
tablier de la veuve sur l’étendard du dimanche
le
rayon de soleil effronté pour réchauffer la culotte
le
bâton de pastel pour mettre du rose aux joues
la
guimbarde qui chatouille les lèvres réveillant le désir
je
somnole une tempête de draps humides
la
chemise rouge et sans col du condamné
la
lampe-torche sous le menton pour faire tête-de-mort
le
badigeon d’encre de Chine griffonnant la grimace
le
roulement de tambour pour relever la tête
je
somnole une révolution à l’hospice des vieux anars
je
ronfle un peu, chuintant la condition humaine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire