passé la voie de chemin de fer
la poignée de l'aiguillage
le ballast rouillé
et le talus d'herbes brûlées
passé la voie de chemin de fer
je déchirerai le plan-horaire
l'ordonnance et la posologie
je jetterai un regard tiède
sur les vitrines des lingeries et des prothèses
je boirai un café fade
au bar des voyageurs jamais partis
toujours perdus et de plus en plus enivrés
et j'écrirai une chanson
sur la vitre du juke-box
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé le fleuve gris et froid
la dernière pile du pont
la berge aux pêcheurs
et la péniche abandonnée
passé le fleuve gris et froid
je déchirerai le carnet d'adresses
le contrat d'assurance et celui du don d'organe
je jetterai un regard sombre
sur les épaves de voitures sur le chemin de halage
je boirai un soda glacé
au bar des marins d'eau douce
amarrés au bastingage d'un fût de bière
et j'écrirai un poème
sur la porte des water
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé le poste-frontière
les barbelés et les chiens
les écrans de contrôle
et les avis de recherches
passé le poste-frontière
je déchirerai le passeport
l'itinéraire et les recommandations
je jetterai un regard d'acier
sur le parking des camions-citernes et des semi-remorques
je boirai une lampée d'eau métallique
au campement des chauffeurs
en attente de prostituées et de permis de transit
et j'écrirai une épopée
sur un rapport de douane
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé le col sud
le dernier cairn
le couloir d'avalanche
et les ex-voto sur la croix
passé le col sud
je déchirerai la carte d'état-major
le permis de chasse et les directives
je jetterai un regard bleu
sur le motoneige près de la bergerie en tôle
je boirai du lait de brebis
à la buvette panorama du moutonnier
qui fermente sa solitude et sa peur du loup
et j'écrirai un refrain
sur la mer de brouillard
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé la ligne de l'horizon
les dangers inconnus
la trouée sur le vide
et la chute du monde
passé la ligne de l'horizon
je déchirerai l'atlas universel
l'horoscope et le manuel de survie
je jetterai un regard de feu
sur les territoires non conquis
je boirai un tonneau de ciel
à l'hôtel de l'étoile
et des comètes assoiffées
et je déposerai mon texte
sur les ailes d'un satellite
passé la porte le présent est passé
ce soleil d'hiver est trop jaune
je passe mon tour
le navet qui pourrit effluve le chef d’œuvre
la poignée de l'aiguillage
le ballast rouillé
et le talus d'herbes brûlées
passé la voie de chemin de fer
je déchirerai le plan-horaire
l'ordonnance et la posologie
je jetterai un regard tiède
sur les vitrines des lingeries et des prothèses
je boirai un café fade
au bar des voyageurs jamais partis
toujours perdus et de plus en plus enivrés
et j'écrirai une chanson
sur la vitre du juke-box
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé le fleuve gris et froid
la dernière pile du pont
la berge aux pêcheurs
et la péniche abandonnée
passé le fleuve gris et froid
je déchirerai le carnet d'adresses
le contrat d'assurance et celui du don d'organe
je jetterai un regard sombre
sur les épaves de voitures sur le chemin de halage
je boirai un soda glacé
au bar des marins d'eau douce
amarrés au bastingage d'un fût de bière
et j'écrirai un poème
sur la porte des water
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé le poste-frontière
les barbelés et les chiens
les écrans de contrôle
et les avis de recherches
passé le poste-frontière
je déchirerai le passeport
l'itinéraire et les recommandations
je jetterai un regard d'acier
sur le parking des camions-citernes et des semi-remorques
je boirai une lampée d'eau métallique
au campement des chauffeurs
en attente de prostituées et de permis de transit
et j'écrirai une épopée
sur un rapport de douane
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé le col sud
le dernier cairn
le couloir d'avalanche
et les ex-voto sur la croix
passé le col sud
je déchirerai la carte d'état-major
le permis de chasse et les directives
je jetterai un regard bleu
sur le motoneige près de la bergerie en tôle
je boirai du lait de brebis
à la buvette panorama du moutonnier
qui fermente sa solitude et sa peur du loup
et j'écrirai un refrain
sur la mer de brouillard
passé la porte le présent est passé
ah pouvoir passer son tour
passé la ligne de l'horizon
les dangers inconnus
la trouée sur le vide
et la chute du monde
passé la ligne de l'horizon
je déchirerai l'atlas universel
l'horoscope et le manuel de survie
je jetterai un regard de feu
sur les territoires non conquis
je boirai un tonneau de ciel
à l'hôtel de l'étoile
et des comètes assoiffées
et je déposerai mon texte
sur les ailes d'un satellite
passé la porte le présent est passé
ce soleil d'hiver est trop jaune
je passe mon tour
le navet qui pourrit effluve le chef d’œuvre
15 janvier 2010
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