la ville s'énerve
les automobiles grommellent
j'atlantique un café gros grain
je tricote un bouquet de violettes
et je dessine un tramway jaune
le long de tes boulevards
à la première allumette
il manque une écharpe au tableau
le soir est remonté le canal du nord
la ville cuisine à l'emporté
les automobiles font le passe-plat
je groenlande un apéro pilé
je faufile une liseré de pervenches
et je dessine un tramway vermillon
le long de tes avenues
à la première flamme
il manque un escarpin au tableau
le soir s'est assis sur la grand' place
la ville digère
les automobiles fument le cigare
je mandchourie un steak boucané
je ravaude une chaussette d'œillets
et je dessine un tramway rouge
le long de tes rues
à la première bûche
il manque un corsage au tableau
le soir s'est agenouillé sur le parvis
la ville fait ses comptes
les automobiles balaient les terrasses
je cordillère une effilochée de poisson blanc
je couds un bouton de tournesol
et je dessine un tramway grenat
le long de tes allées
à la première braise
il manque une dentelle au tableau
le soir s'est endormi dans la cage d'escalier
la ville tire la chasse d'eau
les automobiles ronflent en apnée
je pacifique une liqueur de miel
je zigzague un chemin de glaïeuls
et je dessine un tramway mauve
le long de tes impasses
à la première cendre
il manque un nu sur le tableau
sans gêne ni rapière
21 janvier 2010
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