sous les décombres du froid
un vent de fausse neige
et le gel qui monte de l’étang
je te laisse au soleil
aux senteurs de novembrecelle des feuilles acides
et celle des fruits fermentés
je te laisse au soleil
sous le ciel métalliquele vol lourd d’une buse
et les vignes en sommeil
il pleut des certitudes
à la gazette des mortsle cheval du manège
mâche un ennui d’avoine
il pleut une vieille habitude
sous le poirier du dimanche
le cheval du manège
rote une envie de meurtre
des bannières imbéciles
les lettres de l’huissier
et le bouquet d’immortelles
je te donne l’incendie
des farandoles trisomiques
la langueur des siestes
et la musique du vin pétillant
je te donne l’incendie
des souvenirs malsainsles amas de factures
et les devis des prothésistes
il tonne des violons
sur la place publiquele coq de mon hameau
s’inscrit au guignol’s band
il tonne des promesses
sur le saule vaincu
le coq de mon hameau
décompose ses gammes
sous le contrôle de l’étoile
l’horloge du laitier
et la vanité des réclames
je charrue ton jardin
pour le plaisir du merle
l’avance sur le semainier
et le vacarme des semences
je charrue ton jardin
au profond de l’amour
la chansons des rideaux
et la soutane des corneilles
il gèle un collier de source
dans les draps de Norvège
la frégate fuit le nord
sur la piste des céréaliers
il gèle des libellules
dans les chaumes de givre
la frégate fuit le nord
sur la portée des chants marins
27 novembre 2011
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